Crise du Bio : MédiTerraBio s’adresse au Président de la République
Traversant une crise très profonde, les producteurs de fruits et légumes bio en appelle au Président de la République
Traversant une crise très profonde, les producteurs de fruits et légumes bio en appelle au Président de la République
MédiTerraBio est un regroupement de maraichers provençaux créé en 2009 et partenaire commercial de ProNatura. Avec sa présidente Corinne Ayme, ils ont récemment adressé une lettre ouverte à Emmanuel Macron (accompagné d’un « panier » des fruits et légumes bio de saison) ainsi qu’au Ministre de l’Agriculture. Objectif : alerter sur l’urgence de la situation des agriculteurs biologiques en France, menacée par de nombreux facteurs (baisse des ressources en eau, aléas climatiques, concurrence déloyale…)
Une situation critique
La situation est en effet extrêmement difficile pour les production légumière bio dans le sud de la France comme l’a confirmé à FLD, Thierry Nania, producteur à Saint-Martin de Crau (Bouches-du-Rhône) rencontré à l’occasion des portes ouvertes de ProNatura à Rungis le 1er juin : « Je produits sur cinq hectares de serres non chauffées et emploie 25 personnes. Depuis deux ans, le marché est extrêmement mauvais et, j’ai même été amené à jeter une partie de la ma récolte, une première ! » explique -t-il. L’inflation a frappé de plein fouet l’activité : « Tout a augmenté : le gas-oil, l’énergie, le carton a pris 40%. Même chose pour les plants : leur prix est passé de 1,80 € à 2,70 €. Nos besoins sont de 150 000 plants par an : on imagine la facture »
Des mesures supplémentaires demandées
MédiTerraBio souligne dans son courrier que « les aides actuelles ne sont pas suffisantes pour soutenir l‘agriculture biologique » et sollicite le déblocage de moyens supplémentaires :
• Rétablissement de l’aide au maintien de l’AB et augmentation des montants à l’hectare pour les fruits et légumes,
• Mise en place de primes/chéquiers pour encourager une consommation vertueuse et Bio,
• Développement d’un plan de communication ambitieux et valorisant sur l’AB,
• Obligation de contrôle de la loi Egalim des collectivités territoriales à acheter Bio et français,
• Augmentation du crédit d’impôt et aides à l’investissement pour les exploitations Biologiques indépendantes.
Les producteurs MédiTerraBio fustige aussi l’importation de produits ne respectant pas la réglementation européenne. « Nous n’avons rien en particulier contre nos confrères espagnols ou italiens, tempère Thierry Nania. Ce que nous demandons c’est que la distribution joue la carte du produit français quand il est là ! » Et de souligner qu’en Allemagne (il y exporte ses salades), les distributeurs cessent leurs achats quand la production nationale démarre.