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Fruits d’été
[Coronavirus Covid-19] La cerise des Monts du Lyonnais, davantage en barquette ?

Une belle récolte en qualité et en quantité est attendue. Les deux gros faiseurs de la cerise de Bessenay, Cerifrais et Chambe Agri-Fruits, témoignent pour FLD : prévisions de récolte, ressentis de marché, surcoûts liés à la crise…

La cerise de Bessenay (Monts du Lyonnais) fait son retour fin mai.
© Chambe Agri-Fruits

Les premières cerises françaises sont déjà sur les étals avec les cerises de Céret, Nîmes et Terroirs des Costières récoltées la première semaine de mai puis celles du Ventoux, du Tarn-et-Garonne et de la Vallée du Rhône la semaine suivante.

Retour des cerises françaises : Queue du bonheur !

 

Une belle récolte en quantité et en qualité

Jean-Marc Coignat, gérant de Cerifrais, entreprise spécialisée dans la cerise, dans les Monts du Lyonnais, se réjouit : « Notre bassin de production débute ce lundi 18 mai avec la première récolte. Nous travaillons en flux tendu, les cerises seront expédiées dans la journée. » La saison devrait durer deux mois, jusqu’au 20-25 juillet. Malgré le confinement, les activités en verger ont pu se dérouler sans souci et la saison s’annonce intéressante en quantité et en qualité. « La répartition des fruits au niveau des arbres est homogène, les calibres devraient être au rendez-vous. » Cerifrais s’attend à une production autour des 1 000 t.

Même constat du côté de l’autre gros faiseur de la région, Chambe Agri-Fruits. Son président Patrick Chambe, souligne : « On s’attend à une belle récolte, avec un plein potentiel de volumes sur la première partie de campagne, et un peu plus irrégulier sur la seconde partie. La qualité devrait être belle, meilleure que l’année dernière qui avait souffert de petits calibres et de deux épisodes de canicule. La campagne a une semaine à 10 jours d’avance, nous allons commencer les premières Burlats du Mont du Lyonnais autour du 20 mai, contre le 29 mai l’année dernière. » Le potentiel chez Chambe Agri-Fruits cette année se situe entre 1 600 et 2 000 t ; et celui de la cerise de Bessenay, avec les deux gros faiseurs Chambe et Cerifrais, entre 2 500 et 3 000 t (2 000 t l’année dernière).

 

Davantage de segmentation barquette pour la cerise française cette année ?

« Il semblerait que les acteurs de l’aval de la filière solliciteraient un peu plus de segmentation barquette cette campagne, pour rassurer le consommateur qui craint le vrac en cette période de crise sanitaire », observe Jean-Marc Coignat. Or, pour des raisons de moyens humains et pour des raisons de structure, il est impossible pour les opérateurs de pratiquer le 100 % barquette. « Sur le premier point, Cerifrais n’a eu aucun problème à recruter, les saisonniers de l’hôtellerie et du tourisme étant disponibles. Mais il y a des problèmes de structure, en termes de taille d’entrepôt. On peut augmenter la part de barquettes -Cerifrais pratique déjà la barquette, plus de 40% des volumes, mais pas la doubler », insiste Jean-Marc Coignat.

« L’année dernière, 12 % des cerises françaises auraient été conditionnées en barquettes. Chez Chambe, notre part se situe autour de 30 %, nous sommes de gros faiseurs. Et cette année, nous allons augmenter ce ratio avec la mise en place d’une troisième ligne de conditionnement, décision actée avant la crise mais qui nous conforte dans notre choix. Cela va nous permettre aussi d’étaler le personnel pour un meilleur respect des gestes barrières », précise Patrick Chambe.

 

Covid-19 et mesures sanitaires : 10 000 € d’achats de matériel, la cerise sera chère cette année

La gestion de crise va augmenter mécaniquement le prix de la cerise. Jean-Marc Coignat témoigne : « Nous avons mis en place des protocoles très stricts : prises de température, gants et masque/visière, marquage au sol, panneaux directionnels, cloisons en carton pour séparer les postes, nettoyage des surfaces… » Le tout dans des délais de mise en œuvre très courts.

Tout cela à un coût, il est exorbitant. « Sans compter la perte de temps, ni le coût du personnel en plus nécessaire pour toutes les opérations de nettoyage et désinfection, nous sommes déjà à 10 000 € d’achats de matériel. La cerise n’a plus du tout le même prix. Nos clients, qui ont les mêmes problématiques, le comprennent. Le plus important, c’est de sensibiliser le consommateur », explique Jean-Marc Coignat.

 

La GMS joue le jeu de l’origine France, le Français déconfiné consommera-t-il ?

Cerifrais pratique un peu le grand export (Hong Kong, Singapour) mais va se concentrer sur le marché national compte-tenu du contexte. La GMS reste le principal débouché des deux entreprises. Selon Patrick Chambe, celle-ci joue vraiment le jeu de l’origine France pour la cerise, en référençant dès le début le produit français. « Contrairement à la fraise, les volumes de cerises sont suffisants dès le début de campagne ; et la fraise espagnole reste un produit d’appel 1er prix. De manière générale, depuis l’interdiction du diméthoate et la clause de préférence nationale, nous avons vu une très forte baisse des cerises importées. »

La grande question pour cette campagne sera donc le comportement du consommateur. Confinés, les Français ont bien consommé, notamment la fraise française. Qu’en sera-t-il du Français déconfiné ? « Les enseignes de la distribution ont en effet constaté une baisse de fréquentation sur le lundi et le mardi de déconfinement, précise Patrick Chambe. Mais la météo n’était pas non plus au rendez-vous et on sait que la consommation des fruits d’été, en particulier celle de la cerise, est météo-sensible…. »

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