RSE : Comment Demain la Terre entend continuer à contribuer à une agriculture et une alimentation toujours plus durables ?
Augmenter le nombre d’espèces fruits et légumes labellisées et les volumes globaux, doubler le nombre de producteurs adhérents, travailler davantage en coopération avec la distribution afin de mieux communiquer envers le consommateur et intégrer dans le référentiel de nouveaux indicateurs tel que le volet social et la décarbonation des entreprises : autant de projets que Demain la Terre entend mettre œuvre, 20 ans après la création de l’association.
Augmenter le nombre d’espèces fruits et légumes labellisées et les volumes globaux, doubler le nombre de producteurs adhérents, travailler davantage en coopération avec la distribution afin de mieux communiquer envers le consommateur et intégrer dans le référentiel de nouveaux indicateurs tel que le volet social et la décarbonation des entreprises : autant de projets que Demain la Terre entend mettre œuvre, 20 ans après la création de l’association.
Vingt ans déjà. La démarche Demain la Terre a été initiée en 2004 par « sept visionnaires » de la filière fruits et légumes comme il a été rappelé à l’occasion de la journée d’anniversaire dignement fêtée par l’association le 4 mai devant un parterre de 160 personnes (adhérents, membres de la grande distribution, potentiels futurs adhérents, partenaires…). Depuis 2004, l’association a su bien évoluer. Elle compte aujourd’hui 24 adhérents, producteurs ou coopératives, et surtout comme le décrit le président Geoffroy Cormorèche, « nous avons conçu un outil puissant, le label Demain la Terre, avec un référentiel de RSE le plus complet de la filière fruits et légumes ». Il faut maintenant continuer. « En 20 ans, notre monde a changé. Et cette mutation s’accélère », rappelle-t-il en mentionnant notamment le changement climatique. « On doit progressivement prendre en compte les nouvelles exigences de la société et de la planète », renchérit Bruno Parmentier, président du Comité de contrôle de Demain la Terre. « Le mode de demain est celui que nous construisons aujourd’hui parce nous portons une responsabilité particulière, celle de nourrir les humains », a encore déclaré Geoffroy Cormorèche.
« Elargir le spectre des produits et des producteurs »
Alors quelles ambitions pour Demain la Terre ? « Le premier message, c’est qu’il faut que nous grandissions », annonce Arnaud Le Gualès. Pour le directeur général de l’association, qui annonce 220 000 tonnes de produits labellisés, il y a deux manières de grandir : d’une part, sur les fruits et légumes que Demain la Terre n’a pas encore à son catalogue et d’autre part, sur les volumes. Concernant les produits, il y en a certains sur lesquels Demain la Terre voudrait progresser comme la pomme de terre. « Nous ne nous refusons aucun produit, on ne s’interdit par exemple pas les exotiques », indique Arnaud Le Gualès qui déclare aussi être en contacts avec les opérateurs de la banane de Martinique par exemple.
Ambition : 8 à 10 % de la production française de fruits et légumes labellisés Demain la Terre
Sur les fruits et légumes déjà labellisés Demain la Terre, « sur les produits forts », il s’agit d’augmenter le nombre de producteurs. Arnaud Le Gualès cite en exemple le concombre ou le melon. L’objectif est d’être encore plus représentatif pour pouvoir communiquer, via les distributeurs, jusqu’aux consommateurs. L’association a l’ambition d'atteindre « 8 à 10 % de la production française de fruits et légumes labellisés Demain la Terre ». Comment Demain la Terre compte-t-elle s’y prendre pour atteindre cet objectif ? « Il faut rester précurseur, avoir toujours une longueur d’avance », conseillent les « vieux sages » de l’association.
Deux nouveaux indicateurs : le social et la décarbonation des entreprises
Et pour cela, Demain la Terre entend faire évoluer le « cœur de son réacteur », c’est-à-dire le référentiel avec deux nouveaux indicateurs jugés primordiaux pour l’avenir. Tout d’abord, l’humain, car « le social va devenir primordial. On réfléchit aujourd’hui sur des indicateurs clairs sur le handicap, sur la politique de rémunération, la gouvernance, la transparence etc. », précise le directeur général.
Le deuxième axe sera de travailler à la décarbonation des entreprises « qui est, là aussi, une demande sociétale forte ». « Demain les entreprises ne seront pas jugées sur ce qu’elles font mais sur comment elles le font », rappelle Arnaud Le Gualès.
Passer de la collaboration à la coopération avec les distributeurs
Autre projet, celui de « développer le concept de coopération », en particulier avec les distributeurs et faire progresser cette démarche de développement durable sur toute la chaîne, jusqu’au consommateur. Le directeur général explique : « Aujourd’hui l’ambition de Demain la Terre, c’est aussi de servir de lien. Et le lien, on doit le faire entre la production, la distribution et les clients ». L’association entend travailler « en coopération active » avec les services RSE de chaque distributeur et communiquer ensemble jusqu’au consommateur. Pour illustrer ce concept de coopération, notamment auprès des distributeurs présents dans la salle, Demain la Terre avait fait venir une chef d’orchestre, Michel Podolak, qui, devant l'assemblée, a démontré comment passer de la collaboration à la coopération, de manière assez convaincante. Il a par exemple d’abord demandé aux personnes présentes dans la salle qui, parmi elles, pensaient chanter faux (un maximum de personnes), puis celles qui pensaient chanter juste, a fait ensuite chanter toute la salle ensemble et le résultat sonnait juste. « Partage des valeurs », « changement de posture », autant d’expressions qui ont pris sens durant cette présentation inattendue.
La communication qui a, par le passé, fait défaut à l’association, est une condition essentielle à la réussite commune. « En 2004, Demain la Terre était un peu un Ovni. Aujourd’hui, on ambitionne d’être le référent en RSE en fruits et légumes », proclame Arnaud Le Gualès. Rendez-vous dans 10 ans, comme l’a suggéré Geoffroy Cormorèche en conclusion de la journée.