Colère des agriculteurs : quelles sont les demandes des filières fruits et légumes ?
Alors que des premières mesures doivent être annoncées par le Premier ministre face au mouvement de protestation des agriculteurs, des syndicats et associations de la filière fruits et légumes ont adressé leurs demandes.
Alors que des premières mesures doivent être annoncées par le Premier ministre face au mouvement de protestation des agriculteurs, des syndicats et associations de la filière fruits et légumes ont adressé leurs demandes.
[mise à jour à 15h : soutien des grossistes en fruits et légumes aux producteurs à lire en fin d'article]
Dans un communiqué, le syndicat de producteurs Légumes de France s’est associé au mouvement national agricole de protestation, soutenant que « l’agriculture ne peut pas être le réceptacle de toutes les injonctions contradictoires de la société ».
Lire aussi : Colère des agriculteurs : 100 mesures demandées par FNSEA et les Jeunes agriculteurs pour lever les barrages
Le syndicat maraîcher dénonce les politiques nationales qui lui font « perdre la bataille de la souveraineté alimentaire », citant ainsi la pression permanente sur les prix et la mise en concurrence déloyale des légumes français avec des produits d’importation, l’augmentation du Smic depuis deux ans, l’explosion des charges des exploitations, la problématique de l’accès à l’eau ou encore celle de la diminution drastique des produits de défense des végétaux. Afin de « redonner à la France son indépendance alimentaire », Légumes de France demande notamment :
- une pérennisation définitive du système d’exonération de charge TODE (travailleurs occasionnels demandeurs d’emploi) et un système similaire pour salariés permanents des exploitations.
- de classer immédiatement le maraîchage dans les métiers en tension sur l’ensemble du territoire national
- pas de suppression de molécules sans solution préalable
- un choc de simplification administrative et de compétitivité
La filière fruits fait quatre demandes d'ordre réglementaire
La filière fruits a également transmis ses demandes pour des mesures « concrètes et immédiates », vendredi 26 janvier, avant les annonces attendues du Premier ministre. Co-signée par la Fédération nationale des producteurs de fruits (FNPF), la Gouvernance économique fruits et légumes (Gefel) et les Associations d’organisations de producteurs Pommes et poires, Cerises, Raisin, Prune, Pêches et Abricots, le communiqué de presse formule ainsi les demandes suivantes, qui sont « d’ordre réglementaires et ne nécessitent que de la volonté politique » :
- Sur la surtransposition : l’abrogation du décret 2020-1601 du 16 décembre 2020, afin de réautoriser immédiatement en France les insecticides anti pucerons (acétamipride, flupyradifurone et sulfoxaflor), « disponibles partout ailleurs en Europe ».
- Sur la distorsion de concurrence : la suspension du décret n° 2023-478 du 20 juin 2023 concernant l’article 77 de la loi Agec, « pour conserver des emballages garantissant la qualité et la visibilité de nos fruits comme partout ailleurs en Europe ».
- Sur la pression réglementaire : la suspension des contrôles phytosanitaires par l’OFB et le SRAL, « tant que les contrôleurs ne disposent pas du Certiphyto ».
- Sur la complexité administrative : la concentration des moyens d’aide à la rénovation du verger pour les cinq ans à venir, avec un seul Appel à Projet National doté de 10 millions d’€/an et l’ouverture d’un seul guichet pour les agroéquipements en fruits et légumes, sans liste pré-définie de matériels.
Inquiétude et solidarité des grossistes en fruits et légumes à « ceux qui nous nourrissent ».
Dans un communiqué de presse envoyé par l’UNCGFL le même jour [vendredi 26 janvier] en début d’après-midi, le secteur des grossistes en fruits et légumes a exprimé « son inquiétude et sa solidarité avec les légitimes revendications exprimées de ceux qui nous nourrissent ». L’UNCGFL déplore « l'indifférence prolongée du gouvernement aux préoccupations récurrentes du monde agricole, telles que la surtransposition des règles européennes, la multiplication des normes, la complexité administrative ». Et d’appeler l’Etat à réagir, en adéquation avec la volonté affichée par le président de la République il y a déjà quelques années lors des Etats généraux de l’alimentation.