Cerise : une campagne compliquée
Abondance de cerises en 2017. Pourtant les producteurs peinent à rentrer dans leur frais. En cause : petits calibres, gel et D.suzukii.
Abondance de cerises en 2017. Pourtant les producteurs peinent à rentrer dans leur frais. En cause : petits calibres, gel et D.suzukii.
La campagne 2017 aura été difficile pour tous les producteurs de cerise. Lorsque les vergers n’ont pas gelé, ils ont produit beaucoup de petits calibres, mal valorisés commercialement. Pourtant la quantité était présente, mais avec de fortes disparités selon les vergers. « Le gel d’avril a touché de nombreux producteurs et certaines parcelles ont gelé à 100% », rappelle Aurélien Gayet, président de l’association Arboriculteurs de la région Bessenay, dans l’Information agricole du Rhône. « Les charges des cerisiers étaient cette année très importantes, souligne Jean-Bernard Cherblans, directeur du secteur frais à la Sicoly. Mais nous nous sommes retrouvés avec un très fort pourcentage de calibres inférieurs à 26. » « Or les prix pratiqués pour les calibres 24 sont restés faibles tout au long de la saison, renchérit Aurélien Gayet, Pour les calibres supérieurs, les prix pratiqués ont été satisfaisants. » Des prix moyens inférieurs à la moyenne des cinq dernières années, en baisse de 0,80€/kg par rapport à 2016. Des prix aussi tirés vers le bas jusqu’à mi juin par les importations espagnoles. Une situation problématique pour Philippe Poilane, président de la Fédération des producteurs de fruits du Rhône : « les producteurs n’ayant produit que du petit calibre rencontrent des difficultés pour payer jusqu’à leur main d’œuvre. La différence de prix n’a jamais été compensée dans la saison ».
Une gestion hétérogène de D. suzukii
Qualitativement, la situation est hétérogène selon les régions. Dans le Rhône, la météo a été très clémente pendant la récolte, sans grosses pluies, ni orages. « Ainsi le produit est resté sain tout au long de la saison de production », observe Franck Chaverot, président de Califruit. La pression de D.suzukii a été hétérogène selon les bassins de production. Dans le Rhône, « la saison s’est avérée bien meilleure que l’an dernier. Nous avons profité d’un hiver suffisamment rigoureux, des températures plutôt élevées et un temps sec pendant les cueillettes », poursuit Franck Chaverot. Dans le Sud-est, au contraire, « la pression suzukii a été importante cette année suite à divers épisodes pluvieux », témoigne Jean-Christophe Neyron, président de l’AOP cerise de France pour le Vaucluse agricole. Les stratégies de lutte ont fonctionné à 80%, occasionnant par ailleurs des tris importants en station ».