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C’est Qui Le Patron ?! : comment Karine Le Marchand a mis la pression sur Carrefour, Intermarché et E. Leclerc à la soirée des 8 ans

A la soirée des 8 ans de C’est Qui Le Patron ?!, certains distributeurs présents ont renouvelé leur adhésion et leur soutien à la démarche pour une juste rémunération des producteurs. Karine Le Marchand, consommatrice-sociétaire et grande défenseuse des agriculteurs, leur a soutiré la promesse de discussions « en petit comité » pour arriver au Salon de l’Agriculture avec « quelque chose de solide pour les agriculteurs ». 

Karine Le Marchand a soutiré à la grande distribution une promesse de discussions pour une juste rémunération des agriculteurs. De gauche à droite : Nicolas Chabanne (fondateur de C’est Qui Le Patron ?!) Karine Le Marchand (animatrice de télévision et sociétaire de CQLP), Alexandre de Palmas (directeur général de Carrefour France), Michel-Edouard Leclerc (président du groupe E.Leclerc), Bertrand Swiderski (directeur RSE Carrefour) et Thierry Cotillard (président du Groupement Les Mousquetaires).
© Alexis Huet

Au cours d’une soirée riche en émotions, la marque C'est Qui Le Patron ?! (CQLP) a fêté ses 8 ans, dans un restaurant du 14e arrondissement de Paris.

Lire aussi : Rémunération des producteurs : C’est Qui Le Patron ?! va enfin lancer des fruits et légumes frais à la marque, quels sont les 8 retenus ?

Salle comble pour l’occasion, où producteurs, consommateurs-sociétaires, distributeurs et industriels, et équipes CQLP ont dressé le bilan de ces 8 ans d’aventure pour une rémunération plus juste des producteurs et des produits plus transparents pour les consommateurs. Le débat s’est aussi porté sur les différentes manières de coopérer ensemble.

 

Les distributeurs, unis dans la démarche CQLP ?

A ce titre, un grand moment a eu lieu. Parmi les représentants de la grande distribution présents (tous étaient invités mais tous ne sont pas venus), trois sont montés sur scène, en même temps, pour témoigner : Alexandre de Palmas, directeur général de Carrefour France, Thierry Cotillard, président du Groupement Les Mousquetaires, et Michel-Edouard Leclerc, président du groupe E.Leclerc.

« La plus saine des compétitions, c'est de vendre, chacun, un maximum de produits CQLP », a ainsi clamé haut et fort Alexandre de Palmas. 

« Deux difficultés pour convaincre les magasins de référencer CQLP : le prix plus haut, une marque nationale et non locale » Michel-Edouard Leclerc

Si Carrefour a été le partenaire distributeur historique de la démarche, E. Leclerc et désormais Intermarché ont bien rattrapé leur retard. 

Michel-Edouard Leclerc se souvient de la mise en place de la démarche CQLP dans les magasins E.Leclerc, qui sont des indépendants : « Certes, Nicolas Chabanne, tu m’as chatouillé avec Carrefour [qui était le premier] mais j’étais déjà convaincu. La difficulté était de répondre à deux objections [pour convaincre les patrons de magasins]. La première était de répondre à un prix plus haut que ce qu'on proposait depuis 75 ans, et la rationalisation difficile à faire passer auprès de nos magasins (effet de gamme nécessaire). Et la deuxième, nos MDD sont des marques locales, des parts de marché revendiquées alors que CQLP est une marque nationale. » Mission néanmoins accomplie.

 

L’urgence d’agir pour sauver la ferme France

Chacun semble convaincu de l’urgence d’agir. « Les démarches doivent s'additionner. Et il faut faire quelque chose sinon l’agriculture va disparaitre », avertit Thierry Cotillard. Selon les chiffres d’Agreste rappelés par CQLP, la ferme France comptait 1,5 million d’exploitations en 1970 contre moins de 400 000 aujourd’hui. Et la tendance continue : ce serait 27 exploitations agricoles qui mettraient la clé sous la porte toutes les 24h !

« Il faut être unis, ils ne faut pas opposer les distributeurs et les producteurs », Bertrand Swiderski (Carrefour)

« Il faut être unis, ils ne faut pas opposer les distributeurs et les producteurs », affirme Bertrand Swiderski, directeur RSE Carrefour, rappelant que l’aventure CQLP est avant tout « une histoire d’hommes ».

« Une démarche durable et efficace c'est ça, C’est Qui Le Patron implique tout le monde, et il faut que ça continue parce que le risque [de perdre nos agriculteurs français] est réel », a alerté Emmanuel Vasseneix, président de LSDH (Laiterie St-Denis de l'Hôtel), embouteilleur historique de la démarche. Et d’appeler tous les patrons de la grande distribution « à référencer la brique bleue CQLP ».

Lire aussi : Karine Le Marchand : « Un agriculteur devrait vivre du produit qu'il fait »

Karine Le Marchand saisit la balle au bond

Profitant de ces belles paroles devant témoins, Karine Le Marchand, animatrice télé et sociétaire de CQLP, bien connue pour ses combats de défense des producteurs, est remontée fissa sur scène. 

Elle qui avait, une dizaine de minutes avant, passé un coup de gueule contre le gouvernement, disant qu’il ne fallait rien attendre de lui, et appelant les industriels à aider quelques filières en parallèle des produits sur lesquels « vous vous gavés », est revenue en mettre une couche.

« Il ne faut rien attendre de ce gouvernement » Karine Le Marchand

« Mettons-nous d’accord de nous retrouver dans quelques semaines en petit comité, afin de discuter et d’échanger. Pour arriver ensemble au Salon de l’Agriculture avec une proposition commune, quelque chose de solide pour les agriculteurs », a-t-elle lancé.

« Arrivons avec une proposition commune, quelque chose de solide pour les agriculteurs » Karine Le Marchand

Réponse positive de tous. Rendez-vous a été pris pour novembre.

A relire : Salon de l’Agriculture : C'est Qui Le Patron ?! débarque sur les fruits et légumes

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