Bretagne : La salade se lance un Dephy
Les producteurs de salade du groupe Dephy légumes frais réfléchissent ensemble à la réduction des traitements phytosanitaires.
Les producteurs de salade du groupe Dephy légumes frais réfléchissent ensemble à la réduction des traitements phytosanitaires.
Encore plus qu’une autre, la culture de la salade à destination de la 4e gamme est particulièrement exigeante : la présentation doit être irréprochable et les ravageurs absents. « Pas question de jouer avec le feu », prévient Lionel Moal, installé à Roscoff, en Gaec avec son frère Yannis. Pour autant, le consommateur rêve d’un produit sans phytos et les enseignes de la distribution sont de plus en plus nombreuses à exiger une diminution de l’IFT, l’indicateur de fréquence de traitements, voire des légumes zéro résidu. Aussi, depuis plus d’un an, un groupe Dephy légumes frais s’est constitué autour de treize producteurs de salades à destination de la 4e gamme autour de Saint Pol de Léon. Au fil des réunions, les professionnels mutualisent leurs pratiques et réfléchissent ensemble aux meilleures façons de réduire l’utilisation des phytos. La démarche est volontaire. « J’en attends d’abord un échange avec les autres producteurs, affirme Lionel Moal. Mettre à plat nos pratiques a révélé des façons de faire assez différentes. Les réunions sont l’occasion de profiter de l’expérience des uns et des autres ».
Tester des itinéraires techniques moins gourmands
Le groupe lui permet aussi d’adopter de nouveaux réflexes. « Nicolas Mézencev, conseiller légumes à la Chambre d’agriculture et animateur de notre groupe, suit nos cultures de près », indique le producteur. L’occasion, par exemple, de lui montrer que, si les chenilles sont déjà présentes dans la parcelle, il peut attendre pour traiter puisqu’elles ne sont pas rentrées dans les pommes. Faisant régulièrement le tour de toutes les exploitations, c’est aussi lui qui va attirer l’attention des producteurs, au fil de la saison, sur l’arrivée des différents ravageurs à surveiller de près. « Pour traiter moins, il nous faut observer mieux nos cultures ».
Disposant désormais de variétés plus résistantes au mildiou, c’est aussi en groupe que les producteurs vont imaginer puis tester des itinéraires techniques moins gourmands en intrants. « Avec la volonté de ne pas alourdir les charges de mécanisation ou de main-d’œuvre et de ne pas pénaliser le revenu », ajoute Nicolas Mézencev. Si la salade est la production principale de l’exploitation, les frères Moal cultivent aussi du chou-fleur, de l’oignon, de l’échalote, du petit violet, de la pomme de terre sur une cinquantaine d’hectares ainsi que du mini-romanesco et de la mini-carotte sous abri. Et ils entendent bien étendre la réflexion sur la diminution des traitements à l’ensemble de leurs cultures.