Bonabio veut tripler son volume d’ici trois-quatre ans
La nouvelle entreprise a investi dans dix chambres ultramodernes pour mûrir ses bananes bio et équitables mais aussi des avocats et des mangues.
La nouvelle entreprise a investi dans dix chambres ultramodernes pour mûrir ses bananes bio et équitables mais aussi des avocats et des mangues.
La toute nouvelle entreprise Bonabio, issue de l’activité fruits de Jules Brochenin (cf. fld hebdo du 9 février), devrait s’installer au printemps dans le bâtiment EOG à Rungis, puis recevoir sa nouvelle mûrisserie. D’un investissement de 1,7 M€, dix chambres sont prévues, chacune d’une capacité de 48 palettes sur deux niveaux (soit 50 000 kg de bananes chacune) et équipée de la technologie hollandaise “eco-top turn” (trois ventilateurs par chambre, dont le cadre tourne plutôt que la pale du ventilateur, dans le cas de deux directions d’air). Sur les dix chambres, quatre seront adaptées pour les mangues et les avocats. « Mûrir des avocats et des mangues, c’est nouveau pour nous, précise Diego Garcia, président-directeur général. On importait par avion ces deux produits mais cela n’est ni environnemental, ni économique, d’où l’installation de ces chambres. » Les six autres chambres concerneront les bananes.
La distribution bio française est solidaire avec les opérateurs
Le tonnage de bananes commercialisées, toutes bio et équitables – un choix fait depuis 1993 –, est de 7 200 t/an. Le potentiel avec Bonabio est de 25 000 t/an d’ici trois-quatre ans. Le marché français est-il capable d’absorber ces volumes en plus ? Comment l’entreprise compte-elle se démarquer sur un marché très concurrentiel ? « Le marché peut absorber ces volumes, assure Diego Garcia. Il est vrai que les multinationales investissent de plus en plus dans le bio. Mais la distribution bio spécialisée en France est très solidaire. Nos bananes sont vendues à 100 % via ce circuit, et c’est probablement grâce à lui qu’on peut se développer. La distribution bio spécialisée préfère les valeurs des PME bio. Et nous, de même, n’irons pas vendre nos bananes à des GMS. Au-delà des valeurs, c’est une stratégie commerciale gagnant-gagnant. » Certains clients distributeurs le sont depuis plus de trente ans, certains fournisseurs aussi : « La première banane bio au monde venait de Santa Maria en Colombie et vingt-cinq ans plus tard on travaille toujours avec eux. Nos valeurs RSE nous impliquent réellement avec nos producteurs et avec nos clients. Des filières courtes, de la transparence, autour de projets bio cohérents. »
Les origines travaillées sont la Colombie, le Pérou, l’Équateur, la République dominicaine et, depuis l’année dernière, la Martinique (depuis la reconnaissance du commerce équitable Nord-Nord) avec un producteur, Michel La Rougery. « L’agriculture intensive des bananes n’a pas d’avenir dans sa forme actuelle, estime Diego Garcia. Mais la production certifiée bio et équitable, qui tient compte de la protection de la santé et du développement humain, de la biodiversité, du changement climatique, est une option obligatoire du présent. »