Programme de promotion
Bio : Pourquoi Interfel et les produits laitiers du Cniel s’associent dans leur communication ?
Interfel et le Cniel ont lancé la campagne de promotion “Prenez en main la bio”, afin de pousser la consommation de fruits et légumes et produits laitiers bio en adéquation avec le dynamisme en production et pour sensibiliser les acteurs de la distribution, en particulier la RHD.
Interfel et le Cniel ont lancé la campagne de promotion “Prenez en main la bio”, afin de pousser la consommation de fruits et légumes et produits laitiers bio en adéquation avec le dynamisme en production et pour sensibiliser les acteurs de la distribution, en particulier la RHD.
La bio va mal. Les fruits et légumes et les produits laitiers, principales catégories bio plébiscitées par les consommateurs, ne sont pas épargnés.
« Alors que la production de fruits et légumes et de produits laitiers bio poursuit sa dynamique, la consommation, elle, s’essouffle, dans un contexte inédit d’inflation et de baisse du pouvoir d’achat des Français », ont expliqué dans un édito commun du 6 décembre Yves Sauvaget, président de la Commission bio du Cniel (lait et produits laitiers), et Bruno Vila et Emmanuel Eichner, du Comité bio d’Interfel.
« Face à l’urgence », pour relancer la consommation bio en France, le Cniel et Interfel se sont donc associés dans la campagne de promotion “Prenez en main la bio” lancée en 2022 et cofinancée par l’UE.
Double objectif pour cette campagne :
- Sensibiliser, former et informer les professionnels aux spécificités et valeurs de l’agriculture io européenne.
- Accompagner le développement de l’offre et de la consommation de produits bio européens en restauration collective pour atteindre les objectifs de la loi EGAlim.
Pour cela, tout au long de la campagne, les filières développeront de nombreux outils, supports de communication pour promouvoir la bio et proposeront plusieurs moments d’échanges lors de salons professionnels.
La campagne concerne le marché français, pour 3 ans (2022 – début 2025) et est co-financée par l’UE pour un budget de 1,7 M€.
Pourquoi sauver la bio ?
Parce que la bio est « créatrice d’emplois », « essentielle » à la transition environnementale de la France mais aussi à sa souveraineté alimentaire, revendique les filières.
Selon les dernières études d’opinion, l’intérêt des Français pour la bio est « intact » et ils seraient même de moins en moins nombreux à y renoncer à cause du prix (-3 points). Mais ils s’estiment encore insuffisamment informés sur les caractéristiques et les garanties offertes par la bio. Tout ceci dans un contexte de multiplication des allégations et labels durables.
Enfin, un relai de consommation reste à aller chercher en RHD. La bio progresse lentement dans les cantines (6,6 % des achats en 2021) malgré la loi Egalim. En restauration commerciale, moins de 1,7 % des achats sont réalisés en bio.
Bio : une consommation en recul
En février dernier, l’Insee annonçait un recul de la consommation alimentaire des ménages de -2,28 %, soit une baisse de 4,5 Md€ sur un marché de 195 Md€. Le marché du bio n’est pas épargné : en 2021, il enregistrait une baisse de 68 M€ (soit -0,5 %) en incluant les achats de la restauration et une baisse de -1,34 % hors restauration (172 M€). Le nombre de nouveaux consommateurs de produits bio ralentit lui aussi légèrement : 11 % de nouveaux consommateurs en 2021 contre 15 % en 2020.
« Après une décennie de croissance exceptionnelle et une hausse significative de la consommation de produits bio en 2020, ce ralentissement inédit de la demande pousse les acteurs de la filière bio à accroître leur vigilance afin d’éviter l’accentuation d’un déséquilibre entre offre et demande de produits bio qui mettrait en péril leur activité », souligne Interfel et le Cniel.
Ces inquiétudes sont renforcées par l’inflation générale en France comme dans de nombreux pays en Europe et dans le monde. Les charges des agriculteurs augmentent et le pouvoir d’achat des ménages français baisse, ce qui peut orienter la consommation de ces derniers vers des produits premiers prix ou des marques distributeurs, souvent au dépend des produits bio.
Le bio dans les secteurs des produits laitiers et des fruits et légumes frais : des enjeux communs
En 2021, les produits laitiers et les fruits et légumes sont les deux familles de produits les plus consommées en bio par les Français. En termes de production, la France est le 1er producteur européen de lait bio (devant l’Allemagne, le Danemark, l’Autriche et l’Italie) et le 3e producteur de fruits et légumes bio (derrière l’Espagne et l’Italie pour les fruits, et l’Italie et la Pologne pour les légumes).
La production des fruits et légumes frais bio (chiffres Agence Bio 2021) :
- 13 600 producteurs de légumes bio ;
- 14 200 producteurs de fruits bio ;
- +11 % de producteurs de fruits et légumes bio par rapport à 2020 ;
- 72 000 ha en bio et en conversion, dont 43 000 ha de fruits bio (+12 %) et 29 000 ha de légumes bio (stable) ;
Le marché français des fruits et légumes bio est lui en perte de vitesse :
- Evalué à près de 2,1 Md€ en 2020 (+12 % par rapport à 2019) ;
- En 2021, un fort recul des achats en volume (près de -11 % par rapport à 2020) et en valeur (2,02 Md€, soit -4 %).
La tendance est similaire côté lait et produits laitiers. Après avoir observé un effet positif du confinement en 2020, les ventes de produits laitiers bio en GMS s’essoufflent depuis le début de l’année 2021 sur presque toutes les catégories de produits, enregistrant sur l’ensemble de l’année une baisse de -7,7 % sur le lait, -10,1 % sur le beurre ou encore -11,2 % sur la crème. La collecte de lait bio est, elle, après une hausse de +11 % en 2021, à la stabilisation ces derniers mois face à la flambée des coûts notamment du prix des aliments pour animaux.