Santé des sols
Banane durable : comment les producteurs de Guadeloupe et de Martinique redonnent la santé à leurs sols ?
Jachères, compost et plantes de couverture… Quelques exemples en images des initiatives des producteurs de bananes de Guadeloupe et de Martinique.
Ceci est le deuxième épisode de la saga "Banane durable" que FLD rapporte des Antilles.
Jachères, compost et plantes de couverture… Quelques exemples en images des initiatives des producteurs de bananes de Guadeloupe et de Martinique.
Ceci est le deuxième épisode de la saga "Banane durable" que FLD rapporte des Antilles.
L’habitation Capote de Patrick Aubery à Basse-Pointe est une « exploitation pilote exemplaire », de l’avis de Sébastien Thafournel, directeur opérationnel du groupement Banamart. « Elle ouvre des voies et permet à d’autres producteurs de suivre. » Gestion du sol, du vivant, et depuis quelques années l’agroforesterie, le compost ou encore les couverts végétaux sont en test et mis en place de manière durable en cas de succès.
L’habitation Capote a été la première à pratiquer l’enherbement permanent. Elle sème aussi des jachères et des plantes de couverture, avec toujours 20 ha en jachère sur les 80 ha de l’exploitation. Les jachères sont complexes et longues. Par exemple, celle plantée le 18 juillet dernier comprend une Brachiaria, une légumineuse qui aura un cycle de 60 à 80 jours (ici Crotataria guncea), une espèce de navet et du tournesol. Patrick Aubery explique : « Chaque plante a son propre cortège biologique, système racinaire, interactions chimiques avec le sol… D’où l’intérêt de la diversité dans une jachère. »
Compost fait-maison : loin de compenser les besoins « mais c'est toujours un plus »
Mais est-ce que ça marche, la jachère ? « En un an et demi à deux ans, le sol est assaini. Les nuisibles propres à la banane disparaissent, et on a restructuré le sol, mécaniquement, chimiquement et physiquement. Ce qui donne des systèmes plus résilients. Chez moi, j’ai des parcelles de bananes que j’arrête au bout de 5 ans, d’autres ont plus de 20 ans et donnent encore ; en moyenne c’est 7 ans », témoigne Patrick Aubery.
Enfin, Patrick Aubery fabrique lui-même sur place une petite partie de son compost. « On est loin de pouvoir satisfaire nos besoins et ça me parait difficile compte-tenu de nos connaissances actuelles et de notre système de fonctionnement [peu d’élevage sur l’île par exemple, NDLR]. Mais c’est toujours un plus. » La recette de son compost : les écarts de banane, la bagasse issue de la distillerie en face et les fientes de poulet de la ferme à côté.