Amande : 3 systèmes de récolte autres que le « vibreur-corolle »
Le système de récolte « vibreur-corolle » n'est pas le seul existant pour la récolte d'amande. En fonction du mode de conduite du verger, d'autres systèmes sont possibles.
Le système de récolte « vibreur-corolle » n'est pas le seul existant pour la récolte d'amande. En fonction du mode de conduite du verger, d'autres systèmes sont possibles.
1/ Le système par plans inclinés
Il est composé d’une automotrice équipée d’un vibreur et de plans inclinés. De l’autre côté du rang, une remorque tractée avance en même temps. Elle est également munie de plans inclinés qui récupèrent les fruits pour les stocker. Sur de grands domaines, les remorques peuvent se relayer sans arrêter le chantier. La vitesse d’avancement est de 20 secondes par arbre. Il n’y a pas de possibilité d’écalage, d’où un investissement en poste fixe. Le prix d’une automotrice et de deux remorques fabriquées par la société Agriméca (exemple sur la photo) est de 120 000 euros, prix catalogue. Au verger, ce type de récolteuse permet des densités de plantation plus importantes qui peuvent augmenter le rendement, notamment sur les premières années de production. Mais il faut veiller à ce que toutes les parties de l’arbre, notamment les parties basses, reçoivent un fort éclairement. On manque encore de repères sur ces densités plus élevées. Mais avec des gobelets, ne pas planter en dessous de 4 mètres sur le rang et 6 mètres entre rangées. Dans tous les cas, l’augmentation de la densité doit prendre en compte la vigueur du porte-greffe, le mode de conduite, la taille, l’orientation de la parcelle… Concernant l’irrigation, les contraintes et les propositions sont les mêmes que pour le système « vibreur-corolle ».
2/ Le système par tapis déroulants
Une remorque attelée est équipée de tapis déroulants qui se déploient sous les arbres de manière automatique. Un tracteur (ou un buggy) avec un vibreur se positionne ensuite pour vibrer les arbres. Les tapis couvrent parfaitement le sol (pas de pertes même sur arbres volumineux) et ramènent les amandes qui sont ensuite convoyées au palox. Ce système demande donc deux personnes pour récolter. Le débit de chantier est de 50 à 55 secondes par arbre, sans temps de vidange à prévoir. En revanche, il n’y a pas de possibilité d’écalage. La largeur des bâches peut être adaptée aux distances entre arbres de chaque verger, jusqu’à 3 mètres sur le rang. Pour l’irrigation localisée, le tuyau peut être posé au sol ou surélevé à une hauteur supérieure à 60 centimètres. Il n’y a pas de contraintes spéciales pour les manœuvres car la remorque est équipée d’un timon déportable. Le prix du modèle étudié, une remorque réceptacle amandier de la société Pellenc, est de 92 550 euros, prix catalogue.
3/ La machine à vendanger surélevée
Il s’agit d’un enjambeur adapté aux vergers d’amandiers à très haute densité, à savoir des distances proches de 4 mètres entre rangées et 1,25 mètre sur le rang. La vitesse de récolte est de 2 heures par hectare environ, c’est le système le plus rapide. Il n’y a pas d’écaleuse intégrée. Le verger doit forcément être conçu spécifiquement pour ce type de machine avec un porte-greffe nanisant et une conduite en haie fruitière. Plus encore que les autres systèmes, ce type de verger ne peut être conçu que si vous avez la garantie de disposer de la machine de récolte en temps voulu (en Cuma par exemple).
Jean-Michel Montagnon