Fraise : une production européenne stable
La rencontre annuelle du groupe de contact Fraise, réunissant les représentants des filières espagnole, italienne et française, s’est tenue en février à Agen. L’objectif de ce groupe est d’établir un dialogue entre professionnels de cette filière, en partant notamment d’un état des lieux (bilan de campagne 2019) et des échanges sur la campagne à venir. Pour 2020, la situation s’annonce globalement stable en Espagne, en Italie et en France (les Portugais n’ont pu être présents à la rencontre). L’Espagne devrait proposer une production en légère progression de 3 à 4 %, avec une gamme variétale comparable aux années précédentes où les variétés Fortuna, Rociera et Victoria composent la majorité de l’offre. En Italie, les surfaces sont stables au sud de la péninsule. Les zones de production du nord ont diminué leurs surfaces par manque de disponibilité de main-d’œuvre saisonnière. Celle-ci, essentiellement originaire d’Europe de l’Est (Pologne, Roumanie), choisit désormais plus facilement l’Allemagne. « La problématique main-d’œuvre est également récurrente en France. Elle est commune à tous les pays producteurs de fraise, et devient un facteur limitant », commente Xavier Mas, président de l’AOPN Fraises. La France voit ses surfaces progresser légèrement de 2 %.
Condamnation des fraudes sur l’origine des produits
Le développement de la production bio est peu marqué. En Espagne, la production bio ne se développe pas, et en Italie, elle ne représente que 10 % des surfaces, essentiellement destinées à l’export. En France, la production hors-sol écarte une grande partie des volumes produits de cette démarche. La rencontre a également donné lieu à un partage d’informations sur les problématiques phytosanitaires et les moyens de lutte. « Un inventaire et un comparatif des produits homologués sont en cours dans le but d’accéder plus facilement à la reconnaissance mutuelle de leur usage prévue dans le cadre de la législation européenne », explique le professionnel. « Nous sommes toujours convaincus de l’importance du développement des méthodes de production alternatives », commente-t-il. Les professionnels ont également partagé une vision commune du marché européen où les deux poids lourds de la production de fraise, Espagne et Italie, écoulent 90 % de leurs exportations. De manière unanime, ils ont condamné les fraudes sur l’origine des fraises vendues dans leur pays. L’Espagne doit faire face à des produits marocains, l’Italie à des fraises grecques, la France à la francisation de fraises espagnoles. « Ce problème a été mis au jour avec le kiwi, mais il touche d’autres produits, notamment la fraise. En 2019, nous avons déjà eu des soupçons concernant ces pratiques en France. Une enquête est en cours, l’AOPN fraise se portera partie civile si les faits sont avérés », conclut Xavier Mas.
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