Fourrages : pourquoi incorporer un sorgho monocoupe dans la ration des bovins ?
Les sorghos fourragers monocoupes peuvent se substituer au maïs fourrage dans la ration des bovins, mais l’équilibre à trouver entre rendement et valeur nutritionnelle, selon la variété choisie, limite forcément son introduction dans les systèmes fourragers.
Les sorghos fourragers monocoupes peuvent se substituer au maïs fourrage dans la ration des bovins, mais l’équilibre à trouver entre rendement et valeur nutritionnelle, selon la variété choisie, limite forcément son introduction dans les systèmes fourragers.
Les sorghos fourragers monocoupes peuvent remplacer l’ensilage de maïs d’une ration de jeunes bovins « jusqu’à 30 voire 50 %, selon les variétés », indique Silvère Gelineau, ingénieur à Arvalis. Au-delà, leur incorporation risque de brider les performances de croissance. Cela s’explique par manque d’apport énergétique pour les sorghos de type sucrier BMR (1) (voir tableau). Les sorghos grain et grain BMR fournissent quant à eux un fourrage riche en amidon (environ 25 %). En effet, « les grains de sorgho, de plus petite taille, que ceux du maïs ne sont pas éclatés au moment de l’ensilage et l’amidon est donc moins absorbé », précise l’expert. Ces variétés ayant été sélectionnées sur la biomasse des grains, les références manquent quant à leur rendement fourrager.
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Attention au choix de la variété
Quel que soit le type de sorgho choisi, « il convient de prêter une attention particulière au choix de la variété, car les différences de rendement et de valeur alimentaires sont importantes », souligne Silvère Gelineau.
« Les sorghos valorisent mieux les petites terres », souligne Silvère Gelineau. Dans ces essais, les sorghos et les maïs avaient été semés pendant la deuxième quinzaine de mai (soit un semis tardif pour le maïs). Les sorghos étaient récoltés soit en même temps que le maïs, soit à maturité (15 à 30 jours plus tard). Sur les sols à faible potentiel de rendement, les performances des sorghos fourragers monocoupes (de types MS (2), PPS (1) et sucrier) et du maïs fourrage étaient similaires pour une récolte à la date requise pour le maïs et légèrement supérieure pour le sorgho lorsqu’il était récolté plus tardivement. Sur les sols à fort potentiel, la récolte à maturité des sorghos était nécessaire pour atteindre des rendements équivalents au maïs avec des teneurs en matière sèche d’au moins 25 %.
Semer et récolter tardivement
Le semis des sorghos se réalise plus tardivement qu’un maïs, ce qui peut offrir du temps supplémentaire pour maximiser le rendement d’une dérobée ou étaler le travail d’implantation de printemps. Cependant, la récolte est également plus tardive que celle d’un maïs, laissant donc moins de délais pour l’implantation des cultures d’hiver. « Lorsque les semis sont retardés, comme cette année à cause de l’humidité, choisir un sorgho monocoupe est une fausse bonne idée » alerte Silvère Gelineau, car cela recule d’autant plus la récolte : il devient difficile d’atteindre les 30 % de matière sèche nécessaires à une bonne conservation du fourrage.