FCO 8 : Annie Genevard se justifie au Sénat sur la gestion de la crise sanitaire
Le mardi 8 octobre avait lieu au Sénat un débat sur la crise agricole, à la demande du groupe Les Républicains. La ministre de l’Agriculture Annie Genevard s’est expliquée sur la gestion de la FCO de sérotype 8 qui sévit actuellement en France.
Le mardi 8 octobre avait lieu au Sénat un débat sur la crise agricole, à la demande du groupe Les Républicains. La ministre de l’Agriculture Annie Genevard s’est expliquée sur la gestion de la FCO de sérotype 8 qui sévit actuellement en France.
« La logique est de dire virus émergent : l’État prend en charge ; virus endémique : le relai est pris par les éleveurs. » Le 8 octobre, lors d’un débat au Sénat sur la crise agricole à la demande du groupe Les Républicains, la ministre de l’Agriculture a expliqué la gestion par l’État de la fièvre catarrhale ovine (FCO). Sur la question de la vaccination, la nouvelle ministre a expliqué que la FCO de sérotype 3 est une maladie vectorielle « émergente », et que c’est justement ce caractère qui justifie la prise en charge totale de la vaccination par l’État.
"La FCO 8 est une maladie vectorielle endémique"
De son côté, la FCO de sérotype 8 est une maladie vectorielle « endémique » qui « existait préalablement », a précisé Annie Genevard. Et dans ce cas de figure, la « logique » est que la vaccination pour la FCO 8 soit prise en charge par les éleveurs. La ministre de l’Agriculture a tout de même admis « une petite ambiguïté », lié au fait que le virus de la maladie de FCO 8 qui sévit actuellement est mutant.
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Le @Senat a souhaité m’entendre lors d’un débat sur la crise agricole.
Un signal fort qui démontre notre considération commune envers le monde agricole.
J’ai proposé une méthode, un pacte de travail avec les sénateurs ⤵️📺 pic.twitter.com/YCA1OKqNay— Annie Genevard (@AnnieGenevard) October 8, 2024
Sur la FCO 8, « on ne peut pas parler d’abandon », soutient Annie Genevard
Au Sénat, Annie Genevard a soutenu « qu’on ne peut pas parler d’abandon » des élevages touchés par la FCO 8. La ministre indique vouloir mettre en place un comité de suivi des besoins, qui servira dans le cas de la FCO 8 à évaluer l’aide nécessaire pour l’indemnisation des cheptels. Aussi, elle a rappelé l’ouverture de la FMSE (fonds professionnel) « jusqu’à la fin de l’année ».
Une discussion engagée pour une aide d’urgence aux éleveurs ovins
Annie Genevard a aussi évoqué une discussion avec le Premier ministre Michel Barnier sur une possible aide d’urgence pour le secteur ovin. « Il y a une telle décapitalisation qu’il n’y a plus de revenus » pour la filière « qui vit une situation cataclysmique », a reconnu la ministre. Enfin, Mme Genevard a affirmé son souhait de reprendre l’idée d’une banque d’antigènes, issue de son prédécesseur Marc Fesneau, « pour travailler des vaccins qui soient multicibles ».
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Le vaccin contre la FCO 8, une question européenne
Sur l’absence de vaccins contre la FCO 8, virus qui se combine parfois avec la FCO 3, Annie Genevard a indiqué que le seul laboratoire français « susceptible de les fournir ne pourra pas le faire avant le mois de juin 2025 ».
La ministre de l’Agriculture s’est aussi entretenue la veille, le 7 octobre, avec son homologue espagnol au sujet de ces vaccins. Ce dernier lui a expliqué que les laboratoires espagnols n’ont pas de quoi fournir l’ensemble des élevages touchés en Espagne.
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C’est pourquoi, pour Annie Genevard, « il faut aborder cette question au niveau européen ». « Le ministre espagnol s’est montré ouvert pour que nous présentions conjointement une résolution à la prochaine réunion des ministres de l’Agriculture, pour que cette question [des vaccins contre la FCO -8, ndlr] arrive à l’ordre du jour », a déclaré la ministre.
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Une nécessité d’améliorer l’anticipation et la prévention des maladies vectorielles
Les discussions européennes permettront aussi d’améliorer l’anticipation et la prévention des élevages face à la FCO, selon Annie Genevard. La ministre s’est dite « préoccupée » de l’évolution rapide de ces maladies vectorielles, qui demandent toujours de nouveaux vaccins. « À côté de l’urgence » de ces crises, il est donc nécessaire de se pencher « sur le plan stratégique de l’anticipation et de la prévention », a prévenu la ministre de l’Agriculture. Sinon la France est condamnée « à courir après une nouvelle maladie vectorielle », et « les budgets nationaux n’y suffiront pas », a insisté Annie Genevard.
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