« Faucher, andainer, et ensiler en 36 heures avec l’autochargeuse »
Dans l'Indre, Michiel Goris, originaire des Pays-Bas, récolte un ensilage d’herbe régulièrement à plus de 0,92 UFL et 15 % de MAT avec sa propre autochargeuse d’occasion. Il fait aussi appel à celle de l’ETA en renfort.
Dans l'Indre, Michiel Goris, originaire des Pays-Bas, récolte un ensilage d’herbe régulièrement à plus de 0,92 UFL et 15 % de MAT avec sa propre autochargeuse d’occasion. Il fait aussi appel à celle de l’ETA en renfort.
À la SCEA de Virly, hors de question de laisser vieillir l’herbe. « L’exigence de qualité au niveau de la récolte de l’ensilage d’herbe est notre priorité. Avec 7 kg MS/VL/j, c’est la base de la ration de nos 160 laitières hautes productrices à 10 600 kg de lait », dépeint Michiel Goris, éleveur installé à Jeu-les-Bois, dans l’Indre. Originaire des Pays-Bas où l’herbe est considérée comme « une culture à part entière », Michiel cherche à en retirer la meilleure valeur possible. « Cela suppose de faucher à un stade précoce mais aussi de veiller à perdre le moins possible de valeur en réduisant le laps de temps entre la fauche et la récolte. Le plus souvent, on parvient à récolter un ensilage entre 35 et 40 % MS en 36 heures, voire 48 heures maximum. Cette fourchette de taux de matière sèche est un bon compromis. À moins de 35 % MS, les protéines sont plus dégradables dans le rumen, et au-delà de 40 %, le fourrage est plus difficile à bien tasser. » L’éleveur récolte 8 à 9 tonnes d’herbe en trois coupes au printemps. Environ 80 ha de RGI, de RGH, et de prairies à base de fétuque élevée, RGA, trèfle blanc, trèfle violet sont ensilés fin mars-début avril, 60 ha fin avril-début mai, et 40 ha début juin.
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« Tout commence par une fertilisation adaptée au rendement souhaité », insiste Michiel. Pour réaliser le premier apport, il se base sur l’indicateur des 200°C cumulés depuis le 1er janvier. « J’interviens le plus tôt possible, à partir de la mi-février. J’apporte 90 UN au premier apport (25 m3/ha de lisier, plus de l’azote soufré) et 30 UN au deuxième. » À l’automne, l’éleveur apporte aussi 45 UN pour favoriser un redémarrage plus précoce de la prairie l’année suivante.
« En première coupe, je vise 3 à 3,5 tMS/ha, mais si les conditions sont défavorables avec un printemps sec ou des gelées tardives, je fauche même si ce volume n’est pas atteint, en espérant me rattraper à la seconde coupe. » Celle-ci intervient quatre à cinq semaines plus tard. Michiel fauche à 7-8 cm avec une faucheuse conditionneuse en favorisant un étalement assez large. Il effectue un passage de faneuse si nécessaire. « Pour les prairies avec légumineuses, je fane tout de suite après la fauche et j’andaine le lendemain matin très tôt pour éviter de perdre des feuilles. » Les chantiers de moins de 15 ha se font avec l'autochargeuse Pöttinger de 45 m3 dotée de 33 couteaux, que Michiel a achetée d’occasion (45 000 € en 2013).
Souplesse d’exploitation et facilité d’organisation
« L’avantage d’avoir à soi un tel matériel, c’est que nous sommes complètement autonomes pour les petits chantiers. On peut vraiment faire de la qualité en intervenant au bon stade et en s’adaptant à la précocité de chaque parcelle. On n’hésite pas à récolter 2 ou 3 ha seulement. C’est très souple et plus facile à organiser. Je préfère multiplier les petits chantiers et assurer une bonne qualité de fourrage, que d’avoir à rendre des heures de travail aux voisins, surtout avec les exploitations qui s’agrandissent. »
Au-delà de 15 ha et pour les parcelles éloignées à 4 km, Michiel fait appel à l’autochargeuse de l’ETA (72 m3). Elle lui est facturée à 65 €/h, plus 65 € par remorque. Pour une parcelle à 4 km, il faut compter deux remorques par heure (et plutôt trois près du silo). « Leur machine coupe les brins plus courts (7-8 cm) que la mienne (10 cm). Je ne mets pas de conservateur, mais par contre on tasse vraiment bien. » Michiel ne se plaint pas de pertes importantes au silo, ni de problèmes de butyriques. Les deux premières coupes sont réparties horizontalement dans un même silo. « Cela oblige à rouvrir et refermer le tas, mais cela ne nous prend pas beaucoup de temps si on s’organise bien. » Les autres coupes sont regroupées dans un second silo destiné à l’alimentation des génisses intégralement nourries à l’ensilage d’herbe.
La reprise du fourrage s'effectue avec une désileuse cube attelée sur chargeuse.
De bonnes valeurs au rendez-vous
Les résultats d’analyse de l’ensilage d’herbe distribué en ce moment affichent un fourrage à 42,5 % MS, 0,97 UFL/kg MS, 16,2 % MAT et 432 g/kg de NDF. La digestibilité est de 77 %.