« Faucher, andainer, et ensiler en 36 heures avec l’autochargeuse »
Dans l'Indre, Michiel Goris, originaire des Pays-Bas, récolte un ensilage d’herbe régulièrement à plus de 0,92 UFL et 15 % de MAT avec sa propre autochargeuse d’occasion. Il fait aussi appel à celle de l’ETA en renfort.
Dans l'Indre, Michiel Goris, originaire des Pays-Bas, récolte un ensilage d’herbe régulièrement à plus de 0,92 UFL et 15 % de MAT avec sa propre autochargeuse d’occasion. Il fait aussi appel à celle de l’ETA en renfort.
![L’ensilage d’herbe représente 40 % de la ration des laitières, auquel s’ajoutent de l’ensilage de maïs et du maïs grain humide, du correcteur azoté et de l’orge. © SCEA de Virly](https://medias.reussir.fr/lait/styles/normal_size/azblob/2023-06/_RLA355_DOSS_AUTOCHARGEUSE_PROPRIETE_1.jpg.webp?itok=Y9H6UgtJ)
![L’ensilage est repris par une désileuse cube attelée sur une chargeuse. Sur l’autochargeuse, l’éleveur est vigilant sur l’affûtage des couteaux pour obtenir une coupe nette et propre, qui favorise aussi les repousses. © SCEA de Virly](https://medias.reussir.fr/lait/styles/normal_size/azblob/2023-06/_RLA355_DOSS_AUTOCHARGEUSE_PROPRIETE_2.jpg.webp?itok=o5r0dEfS)
À la SCEA de Virly, hors de question de laisser vieillir l’herbe. « L’exigence de qualité au niveau de la récolte de l’ensilage d’herbe est notre priorité. Avec 7 kg MS/VL/j, c’est la base de la ration de nos 160 laitières hautes productrices à 10 600 kg de lait », dépeint Michiel Goris, éleveur installé à Jeu-les-Bois, dans l’Indre. Originaire des Pays-Bas où l’herbe est considérée comme « une culture à part entière », Michiel cherche à en retirer la meilleure valeur possible. « Cela suppose de faucher à un stade précoce mais aussi de veiller à perdre le moins possible de valeur en réduisant le laps de temps entre la fauche et la récolte. Le plus souvent, on parvient à récolter un ensilage entre 35 et 40 % MS en 36 heures, voire 48 heures maximum. Cette fourchette de taux de matière sèche est un bon compromis. À moins de 35 % MS, les protéines sont plus dégradables dans le rumen, et au-delà de 40 %, le fourrage est plus difficile à bien tasser. » L’éleveur récolte 8 à 9 tonnes d’herbe en trois coupes au printemps. Environ 80 ha de RGI, de RGH, et de prairies à base de fétuque élevée, RGA, trèfle blanc, trèfle violet sont ensilés fin mars-début avril, 60 ha fin avril-début mai, et 40 ha début juin.
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« Tout commence par une fertilisation adaptée au rendement souhaité », insiste Michiel. Pour réaliser le premier apport, il se base sur l’indicateur des 200°C cumulés depuis le 1er janvier. « J’interviens le plus tôt possible, à partir de la mi-février. J’apporte 90 UN au premier apport (25 m3/ha de lisier, plus de l’azote soufré) et 30 UN au deuxième. » À l’automne, l’éleveur apporte aussi 45 UN pour favoriser un redémarrage plus précoce de la prairie l’année suivante.
« En première coupe, je vise 3 à 3,5 tMS/ha, mais si les conditions sont défavorables avec un printemps sec ou des gelées tardives, je fauche même si ce volume n’est pas atteint, en espérant me rattraper à la seconde coupe. » Celle-ci intervient quatre à cinq semaines plus tard. Michiel fauche à 7-8 cm avec une faucheuse conditionneuse en favorisant un étalement assez large. Il effectue un passage de faneuse si nécessaire. « Pour les prairies avec légumineuses, je fane tout de suite après la fauche et j’andaine le lendemain matin très tôt pour éviter de perdre des feuilles. » Les chantiers de moins de 15 ha se font avec l'autochargeuse Pöttinger de 45 m3 dotée de 33 couteaux, que Michiel a achetée d’occasion (45 000 € en 2013).
Souplesse d’exploitation et facilité d’organisation
« L’avantage d’avoir à soi un tel matériel, c’est que nous sommes complètement autonomes pour les petits chantiers. On peut vraiment faire de la qualité en intervenant au bon stade et en s’adaptant à la précocité de chaque parcelle. On n’hésite pas à récolter 2 ou 3 ha seulement. C’est très souple et plus facile à organiser. Je préfère multiplier les petits chantiers et assurer une bonne qualité de fourrage, que d’avoir à rendre des heures de travail aux voisins, surtout avec les exploitations qui s’agrandissent. »
Au-delà de 15 ha et pour les parcelles éloignées à 4 km, Michiel fait appel à l’autochargeuse de l’ETA (72 m3). Elle lui est facturée à 65 €/h, plus 65 € par remorque. Pour une parcelle à 4 km, il faut compter deux remorques par heure (et plutôt trois près du silo). « Leur machine coupe les brins plus courts (7-8 cm) que la mienne (10 cm). Je ne mets pas de conservateur, mais par contre on tasse vraiment bien. » Michiel ne se plaint pas de pertes importantes au silo, ni de problèmes de butyriques. Les deux premières coupes sont réparties horizontalement dans un même silo. « Cela oblige à rouvrir et refermer le tas, mais cela ne nous prend pas beaucoup de temps si on s’organise bien. » Les autres coupes sont regroupées dans un second silo destiné à l’alimentation des génisses intégralement nourries à l’ensilage d’herbe.
La reprise du fourrage s'effectue avec une désileuse cube attelée sur chargeuse.
De bonnes valeurs au rendez-vous
Les résultats d’analyse de l’ensilage d’herbe distribué en ce moment affichent un fourrage à 42,5 % MS, 0,97 UFL/kg MS, 16,2 % MAT et 432 g/kg de NDF. La digestibilité est de 77 %.