Engraissement de jeunes bovins avec des coproduits : comment les stocker et les incorporer ?
Un essai a été mené à la ferme expérimentale d’Arvalis à Saint-Hilaire-en-Woëvre, dans la Meuse, pour évaluer les effets de l’introduction de coproduits dans la ration d’engraissement de jeunes bovins mâles charolais ainsi que l’effet de leur stockage sur les performances de croissance, sur les émissions de méthane entérique et sur le plan économique de l’atelier.
Un essai a été mené à la ferme expérimentale d’Arvalis à Saint-Hilaire-en-Woëvre, dans la Meuse, pour évaluer les effets de l’introduction de coproduits dans la ration d’engraissement de jeunes bovins mâles charolais ainsi que l’effet de leur stockage sur les performances de croissance, sur les émissions de méthane entérique et sur le plan économique de l’atelier.



Un essai a été mené sur jeunes bovins charolais à la ferme expérimentale d’Arvalis de Saint-Hilaire-en-Woëvre dans la Meuse. Il a été mené sur trois groupes avec une ration témoin (ensilage de maïs : 54%, orge : 21%, tourteau de colza : 19%) et deux rations avec un mélange de coproduits, qui représentait 39% de la ration en se substituant à l’orge et au tourteau de colza.
Dans l'une des rations, le mélange de coproduits était stocké séparément de l’ensilage de maïs. Dans l'autre, il était stocké dans le même silo que l’ensilage de maïs. Paille et CMV ont été ajoutés pour toutes les rations.

Le mélange de coproduits se composait de 25 % de corn gluten feed, 25 % de drêches de brasserie, 23 % de drêches de soja, 7 % de solubles de maïs, 7 % de citrofeed, 6 % de wheatfeed, et 7 % de tourteau de colza.
Quarante-neuf jeunes bovins, répartis en 3 lots de 16 bovins, ont été engraissés sur la base de ces trois rations. Pour conforter les résultats, une répétition de chaque modalité a été mise en place dans le bâtiment, mettant en essai au total 98 animaux.
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Attention aux mycotoxines
« Le bilan de consommation de la mise en lot à l’abattage ne montre pas de différences importantes entre les trois rations », a présenté Emeline Viller d’Arvalis, à l’occasion d’une matinée technique consacrée aux fourrages, à la ferme expérimentale de Saint-Hilaire-en Woëvre en mars. Les jeunes bovins ont consommé entre 10,4 et 10,9 kg MS/jour, apportant 8,9 UFV avec les rations « coproduits » et 9,5 UFV avec la ration témoin « ensilage de maïs, céréales et tourteau de colza ». La densité protéique était de 110 PDIE/UFV avec les coproduits contre 99 PDIE/UFV pour la ration témoin.
Une moindre croissance avec le silo unique
Les performances se sont révélées à la baisse pour les jeunes bovins ayant reçu la ration avec les coproduits stockés dans le même silo que l’ensilage de maïs. « Sur la période d’essai, le GMQ moyen a été de 1455 g/jour, contre 1681 g/jour pour le lot avec le mélange de coproduits stockés dans un silo à part, et 1707 g/jour pour le lot témoin ».
À noter que l’ensilage de maïs était vert quand le silo unique a été constitué.
La mesure des émissions de méthane entérique des jeunes bovins n’a pas montré de différence significative entre les trois modalités.
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Au bilan, incorporer un mélange de coproduits dans la ration réduit la marge, jusqu’à 90€ pour le silo unique.

« Les mélanges de coproduits sont intéressants pour stocker des coproduits trop humides pour se tenir seuls et n’avoir qu’un seul front d’attaque à gérer pour avancer plus vite, notamment en été », conclut Emeline Viller.
Les mélanges complets en silo unique trouvent leur intérêt pour les éleveurs utilisateurs de coproduits « très » humides, pour ceux qui construisent des rations complexes avec par ailleurs déjà plusieurs autres silos, ainsi que pour ceux qui n’ont pas assez de place pour le stockage ou pour lesquels l’agencement n’est pas facile. Le silo unique permet également un gain de temps de travail d’astreinte journalier.