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En Ile-de-France, une ferme bio trouble la tranquillité des néoruraux

Nouvel épisode de tension entre professionnels agricoles et riverains dont la vision de la ruralité rime surtout avec tranquillité. Cela se passe dans les Yvelines. Des éleveurs de chevaux et de vaches de race Bretonne Pie noire veulent s’installer dans la commune où réside l’éditrice Odile Jacob. Intérêts opposés. Tensions et recours en justice déposé par l’avocate Corinne Lepage.

La Bretonne Pie noire, la race qui se présente comme « la vache au naturel ».
© Nicolas L. / flickr

L’information est rapportée par Le Parisien, dans un article du 8 octobre. L’histoire se passe dans les Yvelines. Fabien Le Coidic et Agathe Guérin sont éleveurs de chevaux et d’un petit cheptel bovin à Poigny-la-Forêt. Les terres sur lesquelles est installée le haras sont louées mais les locataires doivent quitter les lieux d’ici mars 2021. Les exploitants, à la recherche de terres agricoles à acheter depuis plusieurs années, ont reçu une proposition de la Safer pour 43 ha de terre à Adainville, dans une commune située à une quinzaine de kilomètres de la ferme actuelle. Les propriétaires potentiels élaborent un nouveau projet comprenant des bâtiments et les pâturages nécessaires à l’élevage des chevaux et de la douzaine de « Bretagne Pie noire », des vaches de petite taille d’une race dite « menacée ». Ils exercent leur activité en agriculture biologique.

Projet agricole à taille humaine

Pour le couple, le projet représente un investissement de taille, proche du million d’euros. « Des terrains achetés 300 000 euros et un projet d’urbanisme à 700 000 euros », révèle Le Parisien. Le permis de construire est en conformité avec le plan local d’urbanisme et prévoit l’implantation de bâtiments en bois. Le projet agricole proposé est à l’opposé des schémas de l’agriculture intensive. Pourtant, dans cette municipalité rurale de 760 habitants, les éleveurs sont confrontés à un petit groupe d’opposants au projet. Au premier rang de ces riverains mécontents, l’éditrice Odile Jacob et son mari, défendus par l’avocate Corinne Lepage.

 

Une réunion de médiation organisée début septembre suite au recours déposé n'a pas abouti.

Pour Jean-Marc Raimondo, le maire de la commune, ce type de projet agricole à taille humaine est cohérent avec les attentes actuelles des consommateurs et doit au contraire être soutenu pour ne pas voir mourir les villages ruraux. Le milieu rural doit aussi être un lieu où les professionnels de l’agriculture peuvent exercer leur métier. « Une partie des opposants n’est sur place que 150 jours par an, essentiellement le week-end », fait remarquer l’élu dans Le Parisien.

 

« Les bobos veulent du bio dans leur assiette mais pas à côté de chez eux », renchérit la chambre d’agriculture de la région Ile-de-France.

 

Un deuxième recours devrait pourtant être déposé par Corinne Lepage.

 

 

 

 

Lire aussi « Quand les néoruraux ne supportent plus le bruit et les odeurs de leurs voisins animaux »

 

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