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Emissions de dioxyde de carbone : le Danemark va taxer l’agriculture, une première mondiale

Le Danemark vient d’annoncer qu’il allait instaurer une taxe sur les émissions de dioxyde de carbone du secteur agricole à partir de 2030. Il s’agit d’une première mondiale puisque la Nouvelle-Zélande a abandonné un projet de taxation allant dans le même sens.

danemark taxe agriculture
Exploitation laitière danoise.
© Christophe Perrot/Institut de l’élevage

Le Danemark, un des principaux exportateurs de porcs et de produits laitiers, doit atteindre un objectif juridiquement contraignant de réduction des émissions de gaz à effet de serre de 70 % par rapport aux niveaux de 1990 pour 2030. Pour y parvenir, il a choisi, entre autres, de taxer le secteur agricole. Le gouvernement centriste est arrivé à un large compromis avec les agriculteurs, l’industrie, les syndicats et les groupes environnementaux sur la politique liée à l’agriculture, la plus grande source d’émissions de CO₂ du pays.

Lire aussi : Forte baisse du cheptel de truies au Danemark

« D’autres pays s’inspireront de cette taxe  »

« Nous serons le premier pays au monde à introduire une véritable taxe sur le CO₂ dans l’agriculture. D’autres pays s’en inspireront », a déclaré mardi le ministre des Impôts, Jeppe Bruus, des sociaux-démocrates de centre-gauche.

Lire aussi : La Nouvelle-Zélande abandonne son plan de taxation des émissions de méthane des ruminants

Une taxe progressive

Concrètement, l’accord prévoit d’instaurer une taxe progressive. Dès 2030, chaque tonne d’équivalent CO₂ émise coûtera aux agriculteurs 300 couronnes danoises (40,22 euros), passant à 750 couronnes (100, 54 euros) en 2035. Les agriculteurs auront droit à une déduction fiscale de 60 %, ce qui signifie que le coût réel par tonne commencera à 120 couronnes (16,10 euros) et passera à 300 couronnes d’ici 2035.

 

1,8 million de tonnes de CO₂ évitées

Selon le ministère de l’Economie, cet accord devrait permettre de réduire les émissions danoises de 1,8 million de tonnes de CO₂. Nos confrères d’Agra Presse rapportent que le groupe industriel agroalimentaire danois L&F, qui a participé aux négociations, se félicite de l’obtention d’un modèle fiscal permettant à tout agriculteur « qui utilise des solutions climatiques approuvées et économiquement durables » d’éviter la taxe. 

Avec cet accord, le gouvernement prévoit également d’allouer 5,3 milliards d’euros au reboisement de 250 000 hectares de terres agricoles d’ici 2045, à la mise en réserve de 140 000 hectares de plaines d’ici 2030 et au rachat de certaines exploitations pour réduire les émissions d’azote.

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