Désherbage du maïs : « Le maïs pop-corn impose l’utilisation de drones pour détecter et détruire les daturas avant récolte »
Agriculteur à Captieux (Gironde), Pierre Lascroux met en oeuvre diverses mesures pour contenir le datura et l'exclure de ses parcelles de maïs pop-corn.
Agriculteur à Captieux (Gironde), Pierre Lascroux met en oeuvre diverses mesures pour contenir le datura et l'exclure de ses parcelles de maïs pop-corn.
« Le datura est présent surtout depuis le début des années 2000. Après la suppression de l’atrazine, nous avons vu des foyers se développer. Je produis du maïs doux et pop-corn pour lesquels le datura ne doit pas polluer les récoltes. J’applique un programme de désherbage avec un premier traitement de post-semis prélevée à base de mésotrione (Calliprime Xtra) et de DMTA-P (Spectrum) en remplacement du S-métolachlore qui va être interdit. Un traitement de rattrapage est réalisé à 4-6 feuilles du maïs avec de la tembotrione (Laudis) et de la bentazone (Benta 480). Un ou deux binages sont réalisés ensuite. Pour remettre de la rémanence d’herbicide contre les levées tardives de datura, j’interviens avec des pendillards entre 10 et 14 feuilles du maïs, surtout sur le maïs pop-corn qui est la production la plus tardive sur l’exploitation. J’utilise un produit à base de mésotrione (Splendor). Avec cette stratégie, je parviens à maîtriser le datura dans les cultures.
Cette mauvaise herbe pose souci dans les espaces très ensoleillés qui peuvent avoir été créés par des dégâts de sanglier ou en bordure des champs. Dans ce cas, il faut arracher. Le cahier des charges de Nataïs pour la production de pop-corn impose l’utilisation de drones pour détecter la présence de datura et réaliser une épuration, notamment un mois avant récolte. Les plants sont arrachés et l’idéal est de les sortir de la parcelle, pour éviter la production de graines alimentant le stock semencier du sol.
Lors des deux dernières années, il y a eu peu d’arrachages à effectuer. Mais en 2020, où les conditions très pluvieuses du mois de mai avaient empêché les traitements herbicides, l’infestation en datura a été très forte avec parfois plus de 100 pieds au mètre carré. Une partie des parcelles avait pu être nettoyée des daturas par arrachages. Mais 25 hectares envahis de cette plante ont été déclassés. En 2024, pour réduire l’utilisation des phytos tout en préservant l’efficacité, je vais tester les traitements dirigés avec télédétection des adventices sur une parcelle de 65 hectares. Tant que l’on nous laisse les herbicides actuels, on arrivera à contenir le datura, mais si on enlevait par exemple la mésotrione, on irait droit dans le mur. »