« Des produits alternatifs pour réduire l’IFT sur prune »
Témoignage de Maud Delavaud, Responsable technique pôle verger au BIP (Bureau interprofessionnel du pruneau)
« Une des pistes étudiées pour réduire l’IFT en prune est l’intégration de produits alternatifs dans une stratégie de lutte conventionnelle contre les ravageurs et les maladies. Par exemple, l’Arefe avait testé, au début des années 2000, des décoctions de quassine, obtenue à partir d’écorces de Quassia amara, contre les hoplocampes sur mirabelles. A noter que la quassine ne bénéficie pas d’autorisation de mise en marché ni au niveau français, ni au niveau européen et qu’elle n’a été autorisée pour l’occasion que dans ce cadre expérimental. Les résultats ont néanmoins montré une efficacité moyenne de 65 % pour une application de quassine et de 79 % pour deux applications. Forts de ces premiers résultats, une nouvelle étude a été menée entre 2013 et 2016. L’objectif étant d’affiner la stratégie de positionnement de la quassine. Là encore, les résultats ont été jugés satisfaisants montrant qu’un seul traitement peut être suffisant s’il est placé au maximum des éclosions. Sauf que réaliser une décoction de quassine est loin d’être aisé et suppose même de fortes contraintes de préparation. Pour s’en affranchir, il a été décidé d’évaluer les propriétés du Quassol, décoction prête à l’emploi, réalisée par une société qui garantit la teneur en principes actifs. Ces essais ont été menés en 2019 par l’Arefe. Si le témoin non traité a enregistré un taux de 12 % de fruits touchés, celui traité avec le Quassol annonce un taux de 3 % et de moins de 1 % pour celui traité avec Karaté Zéon. Quatorze jours plus tard, Quassol et Karaté Zéon maintiennent des taux de fruits touchés par les hoplocampes inférieurs à 5 % tandis que le témoin voit ce taux grimper à plus de 25 %. Des résultats similaires en termes d’efficacité ont été enregistrés sur prune d’Ente en 2018, à l’occasion d’essais menés, cette fois-ci par le BIP : le taux de fruits perforés sur le témoin non traité atteignant 40,42 % contre 3,13 % avec celui traité au Quassol. Celui-ci montre donc sa très bonne efficacité pour lutter contre les hoplocampes. Il ne manque plus qu’une chose : son homologation… »