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Pour le ministre de l'Agriculture, pas d'interdiction de pesticides hors du cadre de la directive SUD

« Pas d’interdiction sans solution », c’est ce qu’a réaffirmé le ministre de l’Agriculture au lendemain du discours d’Emmanuel Macron pour présenter le programme de la présidence française de l’Union européenne. Les interdictions de pesticides évoquées par le président français font référence à la directive européenne SUD sur l'utilisation durable des pesticides.

« Quand le président évoque des interdictions de pesticides, il fait référence à la directive SUD », a expliqué Julien Denormandie le 10 décembre.
© Cheick Saidou / agriculture.gouv.fr

Le dossier des pesticides a été abordé par Emmanuel Macron lors du Congrès mondial de la nature de l’IUCN (Union internationale pour la conservation de la nature) début septembre 2021 à Marseille. Sur ce sujet, le président s’est engagé à ce que la présidence française de l’Union européenne porte « une initiative forte, avec tous les collègues, de sortie accélérée des pesticides ». Le chef de l’Etat l’a martelé : « ça n’est qu’au niveau européen que nous y arriverons, sinon nous nous diviserons, sinon nous nous ralentirons ».

Lors de la présentation du programme de la France pour la présidence de l’Union européenne, le 9 décembre, les « interdictions de pesticides » ont de nouveau été évoquées par Emmanuel Macron comme faisant partie d’un des enjeux d’un « nouveau modèle européen de croissance ». Qu’en est-il exactement ? Lors d’une conférence de presse le 10 décembre, Julien Denormandie, a apporté quelques explications concernant les propos du chef de l’Etat.

Directive sur l'utilisation durable des pesticides

« Quand le président évoque des interdictions de pesticides, il fait référence à la directive SUD », a expliqué Julien Denormandie. En 2009, l’UE a adopté ce cadre de la « Sustainable Use of Pesticides Directive », la directive sur l'utilisation durable des pesticides. Le texte stipule que « les États membres adoptent des plans d'action nationaux (PAN) pour fixer leurs objectifs quantitatifs, leurs cibles, leurs mesures et leurs calendriers ». L’objectif de la directive est de « réduire les risques et les incidences de l'utilisation des pesticides sur la santé humaine et l'environnement » mais aussi d’encourager la lutte intégrée contre les ravageurs. Il s’agit de développer les approches et techniques alternatives, « afin de réduire la dépendance à l'égard de l'utilisation des pesticides ».

 

Pas d'interdiction sans solution

La position gouvernementale reste : « pas d’interdiction sans solution, et on porte les sujets au niveau européen pour arrêter les distorsions de concurrence ». La révision de cette directive règlementant l'utilisation des pesticides pourrait, entre autres, reprendre l’objectif de réduction de 50% « des utilisations et risques » des « pesticides chimiques » d’ici à 2030, tel que prévu par le Green Deal. Alors que la version de la Commission n’a pas encore été publiée, l’entourage du ministre espère avancer par ce texte sur une « approche pragmatique » du Green Deal, une définition européenne du biocontrôle, ainsi que sur les nouveaux outils d’épandage tels les drones ou le matériel anti-dérive. En parallèle, le ministre va s’attaquer aux Limites Maximales de Résidus (LMR), afin « de les réviser de manière plus volontariste qu’à l’heure actuelle », précise son entourage. Autant de sujets qui, avec les clauses miroirs sur les antibiotiques et la déforestation importée, seront au centre d’un « momentum politique » sur la réciprocité au niveau Conseil. Autre priorité pour Julien Denormandie : l'agriculture bas-carbone, le « carbon-farming », auquel sera dédié le conseil informel que le ministre présidera à Strasbourg en février 2022.

 

 

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