Protection des données numériques
[VIDEO] Data : pourquoi l’agriculteur doit s’intéresser à ses contrats
Philippe Cantet produit des pommes à couteaux sur 77 ha. Dans cette exploitation, la collecte de données s’intensifie. Le but : cibler toujours plus précisément les interventions. L’arboriculteur partage les datas avec ses partenaires, mais se pose de plus en plus de questions sur leur utilisation par des tiers.
Philippe Cantet produit des pommes à couteaux sur 77 ha. Dans cette exploitation, la collecte de données s’intensifie. Le but : cibler toujours plus précisément les interventions. L’arboriculteur partage les datas avec ses partenaires, mais se pose de plus en plus de questions sur leur utilisation par des tiers.
Dans son exploitation arboricole à Vernoux-en-Gâtine dans les Deux-Sèvres, Philippe Cantet numérise ses données d’itinéraire technique : « On relève quotidiennement les travaux qui sont faits et la vie du verger dans son ensemble ». La taille des pommiers, la mécanisation et les interventions phytosanitaires, presque tout y passe.
Partager ses données avec un contrat oral suffit-il ?
Ses données d’itinéraire technique sont partagées avec différents acteurs : les techniciens de groupements et aussi ses clients pour répondre aux exigences des cahiers des charges. Philippe Cantet transmet ainsi ses données aux organismes de certification, « à cahier ouvert ou plutôt, à écran ouvert », sourit-il. Ces data sont également communiquées à des organismes publics, comme ses relevés de consommation d’eau dans le cadre de l’irrigation. Or, les contrats non écrits sont d’ordre moral, « et c’est sûrement un sujet à faire évoluer, observe-t-il, ce sont des données de l’entreprise qui représentent des heures et des années de travail ». Une utilisation malintentionnée, à des fins commerciales ou dépréciatives, n’est pas à exclure.
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Garder la confidentialité de données professionnelles
« Comment garder cette confidentialité » des données de l’exploitation, se demande l’agriculteur qui envisage d’en collecter encore plus pour cibler ses traitements « à la dizaine de mètres carrés près ». En effet, elles ne relèvent pas de la loi sur le Règlement Général sur la Protection des Données (RGPD) « qui ne concerne que nos données personnelles », précise Renaud Font, directeur des opérations chez Agdatahub, qui propose un accompagnement à la labellisation Data-Agri une initiative portée par la profession agricole. Son objectif : aider les agriculteurs à rester maître de l’usage de leurs données. « C’est dans un cadre contractuel que doivent reposer les principes de l’utilisation de ces données, Philippe Cantet doit pouvoir définir son accord à leur usage, de manière précise, éclairée et formalisée ». Agdatahub propose donc le portail gratuit Agriconsent qui permet d’administrer son consentement à partir d’une plateforme unique. Parallèlement, les fournisseurs de services numériques pour les exploitations agricoles sont encouragés à demander la labellisation Data-Agri pour leurs conditions générales d’utilisation (CGU). Ces deux leviers sont complémentaires pour permettre aux exploitants agricoles de reprendre la maîtrise de leurs données numériques professionnelles.
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