Dans l’Yonne, l’agrivoltaïsme pour compenser les pertes de revenus
L’agrivoltaïsme est une des meilleures solutions pour atténuer les impacts des aléas climatiques. C’est le constat sur lequel s’accordent une soixantaine d’agriculteurs de l’Yonne regroupés dans 6 collectifs. Des projets intégrant notamment de l'élevage ovin sont à l’étude sur leurs parcelles.
L’agrivoltaïsme est une des meilleures solutions pour atténuer les impacts des aléas climatiques. C’est le constat sur lequel s’accordent une soixantaine d’agriculteurs de l’Yonne regroupés dans 6 collectifs. Des projets intégrant notamment de l'élevage ovin sont à l’étude sur leurs parcelles.
Dans l’Yonne, 6 collectifs agricoles ont décidé d’adopter l’agrivoltaïsme pour s’adapter aux aléas climatiques. Au total, ce sont près d’une cinquantaine d’agriculteurs qui construisent ce projet encore en phase d’étude.
Les céréaliers icaunais – c’est ainsi qu’on appelle les habitants de l’Yonne – constatent d’année en année une accélération de la fréquence des aléas climatique. Grêle, gel, sécheresse. Pertes de rendements, augmentation des primes d’assurances, prix du grain instables… Les producteurs sont à la recherche de revenus autres que les revenus agricoles. « Le projet agrivoltaïque pourrait nous permettre d’apporter un peu de résilience sur les exploitations, » disent les agriculteurs dans une vidéo diffusée sur YouTube. Les hectares choisis pour l’implantation du dispositif sont les moins productifs, les sols calcaires et caillouteux, voire pierreux. Le projet agrivoltaïque est un moyen de garantir un chiffre d’affaires sur ces surfaces. « Cela permet de valoriser toutes les mauvaises terres des exploitations, » soulignent les instigateurs du projet.
Ramener de l'élevage
Le projet accompagné par GLHD (Green Lighthouse développement) va couvrir une surface de 90 ha avec des rangées de panneaux solaires et des bandes de 5 mètres entre les panneaux qui seront semées. La rotation des cultures est prévue sur 5 ans en intégrant de la luzerne, de l’épeautre, éventuellement du tournesol… « Deux fois par an, on amènerait des troupes de moutons, » précisent les agriculteurs. Le projet permet à la fois de diversifier les cultures et de ramener de l’élevage.
L’élevage ovin de 500 bêtes va permettre l’embauche d’une personne. Un élevage de poulets de chair et de poules pondeuses est également envisagé.
Dans la vidéo, les agriculteurs mettent également l’accent sur le travail en commun qui va permettre de ramener du lien entre les agriculteurs. Production d’herbe sans engrais ni pesticides, production d’énergie renouvelable… « Les intérêts sont multiples : individuels et collectifs, » remarquent-ils.
Six collectifs pour recréer du lien et travailler en commun
Les 6 collectifs agricoles embarqués dans l’aventure de l’agrivoltaïsme sont :
L’association des « Champs ensoleillés du Beugnon » à Arcy-sur-Cure, qui regroupe 6 exploitants
L’association « Agribio Energies » à Blannay et Voutenay-sur-Cure, qui regroupe 7 agriculteurs
L’association des Energies des Hauts Plateaux de l’Yonne (EHPY) qui rassemble 15 exploitations sur les communes d’Arthonnay, de Quincerot, de Mélisey, de Thorey, de Trichey, de Rugny et Quincerot, pour représenter une surface mutualisée de 200 ha de terre peu profondes et caillouteuses.
L’association des « Champs solaires nucériens » avec 12 membres qui ont sélectionné une surface de 190 ha et souhaitent réintroduire l’élevage, la polyculture élevage, mettre en place de nouveaux ateliers agricoles de plantes aromatiques et truffières avec installation de jeunes agriculteurs.
L’association agrivoltaïque de Grimault, qui regroupe 11 agriculteurs sur une zone d’étude de 80 ha de terres à très faibles rendements.
Le collectif de Précy-le-Sec, qui regroupe 11 exploitants sur une zone de projet de 110 ha. C’est le projet le plus récent. Contrairement aux autres, il n’a pas encore fait l’objet d’une concertation avec le territoire concerné.