Aller au contenu principal

Prédation
Dans l’Eure, « on vit dans la peur, le loup traine partout »

Les attaques du loup se multiplient dans le département normand de l’Eure depuis cet été. Après la reconnaissance par la préfecture du problème, les éleveurs ovins sont sur le qui-vive et tentent de s’organiser.

loup
Le loup (photographie ici en Aubrac en 2013) aurait fait 250 victimes dans les élevages ovins de l'Eure, selon la FDSEA27.
© JF_Guittard

Le 9 décembre dernier, une trentaine d’éleveurs ovins se réunissent à la maison des agriculteurs à  Guichainville à l’initiative de la FDSEA de l’Eure. L’objet de la réunion : « vous pensez être victime d’une attaque du loup : quelles sont les procédures ? quelles sont les indemnités financières ? ».

« Cela fait vingt mois que le loup est présent dans le département. L’office français de la biodiversité (OFB) l’a confirmé avec 25 cas de prédation avérés par le loup », témoigne Christophe Guicheux, éleveur ovin et élu de la FDSEA de l’Eure.

Selon le représentant syndical, 250 moutons auraient été victimes du loup dans un département très céréalier comptant 700 exploitations détenant des ovins.


Un comité loup mis en place par le préfet

Le préfet du département a récemment décidé de créer un comité loup et de débloquer une enveloppe d’urgence pour indemniser les éleveurs victimes d'attaques. A la suite de cette décision, la FDSEA a initié cette réunion d’information en présence de la direction départementale des territoires et de la mer (DDTM), de la fédération départementale des chasseurs et de Claude Font, secrétaire général de la fédération nationale ovine (FNO) en charge de la prédation.

« La fédération des chasseurs ne prend pas la chose à la légère mais ne se montre pas inquiète tant qu’il n’y a qu’un loup, avec toutefois la suspicion d’un deuxième loup dans le secteur, rapporte Christophe Guicheux. En revanche, Claude Font nous a mis en garde : dans son département de Haute-Loire, il n’y avait qu’un loup il y a 3 ans, aujourd’hui on compte trois meutes ».


Inquiétudes pour le printemps prochain

Un loup peut parcourir 80 kilomètres par jour et suis les autoroutes et les lignes de SNCF, ont encore appris les agriculteurs eurois. Si pour l’heure, beaucoup de brebis sont rentrées dans les bergeries, ils s’inquiètent pour le printemps prochain. « On vit dans la peur, il traine partout », lâche Christophe Guicheux.

Avant d’anticiper la sortie des ovins, la FDSEA essaie de s’organiser. Consigne est donnée à tous les agriculteurs soupçonnant une attaque par le loup d’appeler immédiatement la DDTM (au 02 32 29 60 66 en semaine) pour faire une déclaration.

Les agriculteurs, déjà victimes du loup, surtout situés autour de la commune de Broglie, doivent s’équiper de flash éblouissants, ou encore rehausser les clôtures de filets de protection à 1,80 m de haut. Autre stratégie à envisager : l’acquisition de chiens de protection.

« Nous avions invité les départements normands voisins. La réunion a rassuré certains. Nous sommes mobilisés, sur le qui-vive et prêt à accompagner les éleveurs sur les plans psychologique et financier », conclut Christophe Guicheux.
 

 

Les plus lus

Taille d’une haie en bordure de champ
Interdiction de la taille des haies à partir du 15 mars : des dérogations collectives obtenues par les syndicats agricoles, quels départements concernés ?

Suite aux intempéries de l’automne et aux fortes pluies de janvier 2025, des demandes de dérogation pour l’interdiction de la…

Haie taillée à l'épareuse entre deux prairies.
Taille des haies : quelles obligations pour les agriculteurs de maintien et d’entretien en 2025 ?

Après des mois d’annonces politiques et de navette parlementaire, quelles obligations reste-il pour les agriculteurs au regard…

Hangar photovoltaïque agricole
Hangars photovoltaïques agricoles : le tarif d’achat de l’électricité passe à 95 €/MWh jusqu’en juin… et après ?

L’arrêté tarifaire modifiant l'arrêté S21 vient d’être publié au Journal officiel, il annonce une baisse du tarif d’achat de l…

 Panneaux photovoltaïques sur une stabulation
Hangars photovoltaïques agricoles : le gouvernement appelé à maintenir le tarif fixe de 95 Eur/MWh

Le Conseil supérieur de l’énergie (CSE) demande au ministre de l’Industrie de revoir son projet de révision drastique à la…

Bruno Cardot dans un hangar devant des tracteurs
L’agriculture française est-elle entrée en guerre économique ?

« L'agriculture dans la guerre économique », réalisé par Tek5 et le Centre de recherche appliquée de l’Ecole de…

Jeune agricultrice montant dans un tracteur en période de moisson
Qui sont les nouveaux installés en agriculture ? Cinq profils types définis par l’ESA

Les résultats de l’enquête Agrinovo, menée par l’ESA, auprès de 3 400 nouveaux agriculteurs installés en 2018 et 2022…

Publicité