2000 tonnes de pneus agricoles usagés collectés et retraités dans le Rhône
Le département du Rhône a terminé en mars 2023 sa collecte de pneus agricoles usagés. Orchestrée par la FDSEA 69, l’opération départementale a permis de récupérer 2000 tonnes de vieux pneumatiques. D’autres départements se sont également associés à cette démarche initiée au niveau national par l’association Ensivalor et l’entreprise de retraitement Aliapur.
Le département du Rhône a terminé en mars 2023 sa collecte de pneus agricoles usagés. Orchestrée par la FDSEA 69, l’opération départementale a permis de récupérer 2000 tonnes de vieux pneumatiques. D’autres départements se sont également associés à cette démarche initiée au niveau national par l’association Ensivalor et l’entreprise de retraitement Aliapur.
Les pneus autrefois utilisés pour tasser les silos de maïs ensilage représentent aujourd’hui une somme considérable de déchets. Il existe désormais d’autres pratiques tout aussi efficaces et moins polluantes. Les boudins remplis de sable sont une des alternatives aux pneus. C’est pourquoi des opérations de collecte sont organisées dans différents départements.
Des opérations ont eu lieu ou sont en cours dans plusieurs départements français : l'Isère, la Seine-Maritime, l'Eure, le Morbihan, la Vendée, les Deux-Sèvres, la Meurthe et Moselle, le Rhône… Dans les départements du Nord et Pas-de-Calais, la collecte initiée en octobre 2021 s'est achevée en février 2023 avec une collecte de 8000 tonnes !
Dans le Rhône, l'opération a été menée de la mi-octobre 2022 à la mi-mars 2023. C’est l’EURL services & co qui a été missionnée par la FDSEA 69 et la Chambre d’agriculture pour sa mise en œuvre de cette collecte. L’objectif de 2000 tonnes de pneumatiques usagés récupérés a été atteint. La démarche s’inscrit dans le cadre national des actions menées par l’association Ensivalor et l’entreprise de retraitement Aliapur. « On rentrait dans ce dispositif, » commente Lucie Lacroix conseillère en charge de l’opération à la FDSEA du Rhône.
Un coût estimé à 200 € la tonne
Plus de 360 agriculteurs ont participé à l’opération, après s’être inscrits au printemps 2022. Entre 45 et 50 jours de collecte ont été programmés sur 11 sites répartis sur l’ensemble du département. Les points de collecte étaient des coopératives, des entreprises privés, des sites de municipalités ou des exploitations agricoles. Pour le bon déroulement des collectes, les agriculteurs se voyaient attribuer un créneau horaire sur un ou plusieurs jours. A la livraison, après vérification de conformité au cahier des charges, les pneus étaient pesés et répartis en trois catégories. Les pneus étaient ensuite chargés dans des semi-remorques à raison de 4 camions par jour de collecte en moyenne. Acheminés vers des sites de retraitement, les pneus étaient ensuite destinés au déchiquetage en petits morceaux pour servir principalement de combustible dans les cimenteries, avec un pouvoir calorifique élevé.
Le coût de la mise en œuvre du circuit de recyclage, du transport et du retraitement est évalué à 200 € la tonne, précise Lucie Lacroix. Pour l’agriculteur, le reste à charge était de 46 € la tonne.
Un reste à charge pour l'agriculteur de 46 € la tonne dans le Rhône
Les nouvelles règles de collecte instaurées le 2 mars 2023 (décret 2023-152) devraient, à compter du 1er janvier 2024, rendre ces opérations gratuites pour les agriculteurs. Une reprise sans frais des pneumatiques usagés est en effet envisagée par le nouveau décret. Pour la filière agricole « le principe d'une prise en charge des déchets de pneus utilisés pour les tas d'ensilage par les éco-organismes et les systèmes individuels agréés » est prévue, peut-on lire dans Réussir Machinisme qui ajoute que « les modalités opérationnelles seront précisées dans le futur cahier des charges de la filière ». Jusqu’à présent, la réglementation considère ces pneus comme « déjà valorisés », explique le communiqué de presse de lancement de l’opération dans le Rhône. Ils ne peuvent donc « être intégrés à la filière de gestion des déchets pneumatiques classiques ». Des précisions sur la nouvelle réglementation sont attendues en cours d’année.