Dans la dynamique des plants maraîchers bio
Les plants destinés à l’agriculture biologique sont un secteur en croissance pour les pépiniéristes. Certains d’entre eux leur dédient des unités, voire des sites de production afin de maîtriser des contraintes plus complexes.
Les plants destinés à l’agriculture biologique sont un secteur en croissance pour les pépiniéristes. Certains d’entre eux leur dédient des unités, voire des sites de production afin de maîtriser des contraintes plus complexes.
Le secteur des plants maraîchers bénéficie de la croissance de la demande et de la production des légumes bio. Selon le SF3P, ce marché est passé de 7-8 % à 20 % au cours des dix dernières années, avec notamment l’arrivée de grosses unités de production en agriculture biologique. Aujourd’hui, la plupart des « faiseurs de plants » proposent des plants AB. La demande en plants bio conduit à un élargissement de la gamme de cultures. Afin de contourner la problématique désherbage de pré-levée/post-levée, l’agriculture biologique utilise la plantation plutôt que le semis. C’est le cas de la mâche, par exemple. L’approvisionnement en plants biologiques est régi par le guide de lecture de l’agriculture biologique (RCE n° 834/2007 et RCE n° 889/2008). Il mentionne clairement que « L’utilisation de plants à repiquer « non biologiques » n’est pas autorisée en agriculture biologique et ne peut faire l’objet de dérogation ».
« On subit plus ce qui se passe dans la motte »
Le plant utilisé doit donc être produit selon certaines règles. Ainsi, « un plant bio est issu d’une semence produite en agriculture biologique, ou non traitée, dans le cadre du régime dérogatoire de certaines espèces ou variétés », précise Mathieu Conseil, de l’Institut technique de l’agriculture biologique (Itab). Les lots de semences bio doivent être stockés séparément. Les lignes de semis sont soit nettoyées avant utilisation, soit dédiées à la fabrication de plants bio. Les supports de culture utilisés ainsi que les produits de protection doivent être certifiés et d’usage autorisé par la réglementation en AB. « Les pépiniéristes sont des opérateurs bio qui doivent répondre aux contrôles de traçabilité exigés par l’agriculture biologique. Leurs plants sont alors des produits certifiés bio », mentionne-t-il. « Les producteurs de plants ont la possibilité d’avoir une dérogation de l’Inao pour produire sur les mêmes sites des plants bio et conventionnels sous certaines conditions », explique Frédéric Ollivier, Groupe Briand Plants. Ainsi, sur les serres non dédiées spécifiquement au bio, l’entreprise doit réaliser notamment un changement des revêtements de surface (sol) avec un système de couleur afin de bien visualiser conventionnel et bio. Elle doit utiliser un réseau irrigation séparé entre bio et conventionnel, identifier les serres ou chapelles bio et cloisonner entre les chapelles pour ne pas avoir de risque de dérive de produits phytosanitaires. Ainsi, la SARL du Tilleul à Châteaurenard (Bouches-du-Rhône) a des structures dédiées aux plants bio, Atlantique plants bio en Charente-Maritime et Biosem dans le Finistère ont des sites spécifiques. « L’introduction d’engrais organiques dans les substrats de culture rend la germination et l’élevage des plants bio plus difficile à cause de plus grandes variations souvent dues à la minéralisation. Dans certains cas, des dégagements de NH4 peuvent inhiber la germination. On subit plus ce qui se passe dans la motte », commente Hubert Salaun, dirigeant de Biosem et de Tecnosem. Si la différenciation entre plants bio et conventionnels doit être clairement réalisée au cours de la phase de production, la réglementation laisse la possibilité de mettre des plants bio et conventionnels dans un même camion mais avec une identification claire des lots.
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