[Covid-19] Le e-commerce des produits alimentaires locaux en forte progression
En période de confinement, le commerce alimentaire local, en direct des producteurs, se maintient grâce aux plateformes de e-commerce, en forte augmentation de leur activité, et aux systèmes de livraison.
En période de confinement, le commerce alimentaire local, en direct des producteurs, se maintient grâce aux plateformes de e-commerce, en forte augmentation de leur activité, et aux systèmes de livraison.
« Tous les circuits ont connu un afflux de consommateurs, venant en magasin ou commandant sur internet pour stocker en nombre produits alimentaires et d’hygiène », constate le cabinet d’Etude Nielsen. « Le e-commerce a néanmoins progressé quatre fois plus vite que les magasins physiques », assure l’institut dans un communiqué du 16 mars.
Comme pour l’ensemble de la distribution, le e-commerce des produits locaux est en augmentation.
La plateforme « La Ruche qui dit oui », un réseau de communautés d’achat direct aux producteurs locaux de produits alimentaires, fait face à « une énorme demande », assure son attaché de presse Clémence Fernet dans Agra, le 17 mars. Et de préciser que la demande exponentielle qui s’applique aussi bien aux ruches - les points de retrait de commandes - qu’au service de livraison à domicile. Cependant, pour les ruches, l’augmentation du nombre de clients et du panier moyen est « considérable », constate l’attachée de presse. « Le panier moyen, normalement c’est 40 à 50 euros de courses par un client. Là, on le double quasiment », confie-t-elle à l’Agence de presse .
Le service de livraison à domicile, service disponible depuis un an et demi à Paris et en Ile-de-France, enregistre quant à lui « environ 200 commandes par jour » au lieu de 100 à 150 commandes habituellement. « On a dû limiter », reconnaît la chargée de communication.
Certains producteurs ont connu plus de 1000 % de croissance
Même afflux de clients constaté chez Pourdebon.com. La plateforme qui rassemble 310 producteurs locaux à travers toute la France s’est mobilisée pour assurer la livraison au domicile des particuliers. « Depuis vendredi 13 mars, les ventes sur notre site ont crû de plus de 300 %, de plus de 600 % sur la seule journée du lundi 16 mars, et certains producteurs ont connu plus de 1000 % de croissance », assure Nicolas Machard, CEO (Chief executive officer) du site de vente. « Les produits les plus sollicités sont la viande, les fruits et légumes frais, les pâtes et la farine », détaille-t-il. « Les commandes des producteurs sont toutes collectées quotidiennement dans le respect de la chaîne du froid et livrées exclusivement au domicile du consommateur par ChronoFresh (Groupe La Poste) qui, en cette période de confinement total, bénéficie d'une autorisation exceptionnelle de circulation », précise encore l’entreprise.
Cultures-Locales.fr, le marché en ligne qui permet aux Franciliens de faire leurs courses auprès d’une soixantaine de producteurs locaux situés à 120 km au maximum de la capitale, poursuit lui aussi ses activités. Les livraisons à vélo dans Paris et sa petite couronne sont maintenues, assure le fondateur de l’épicerie en ligne. « Nous avons à cœur de maintenir autant que possible notre service car il permet de répondre aux impératifs de confinement de la population », explique Thierry Clastres pour qui « c’est aussi un acte de soutien de nos agriculteurs locaux et nos artisans qui souffrent terriblement du contexte actuel ».
Bien sûr, le service s’adapte aux précautions recommandées par les autorités sanitaires : utilisation de gants par les coursiers, dépôt de la commande à la porte, distance de 1 mètre maintenue avec les livreurs, rassurent les organisateurs du marché local en ligne.
Maintien de l’activité identique pour le réseau Amap (Association pour le maintien d’une agriculture paysanne). « La solidarité à la campagne », tel était le titre du Rendez-vous à la ferme » de Fanny Agostini ce lundi 16 mars sur Europe 1. Dans le contexte de crise sanitaire, « les Amapiens s’organisent en conséquence avec la délocalisation des livraisons prévues pour aller récupérer ces légumes sur la ferme d'un paysan partenaire ou chez un Amapien ». L’animatrice, désormais productrice installée en Haute-Loire estme que « c’est le moment de se serrer les coudes ». En conclusion de sa chronique radiophonique, elle assure : « à l’heure où l’organisation de noos échanges marchands mondialisés doit être repensée de fond en comble, les Amap font figure d’exemples à suivre pour l’avenir ».
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