[ Covid-19 ] La pandémie a fait chuter le commerce mondial de vin de 12% au premier semestre 2020
L’impact économique de la Covid-19 se mesure déjà très nettement dans les chiffres du commerce mondial du vin du 1er semestre 2020 présentés par l’OIV le 27 octobre, lors d’une e-conférence. La chute est plus brutale en valeur qu’en volume.
L’impact économique de la Covid-19 se mesure déjà très nettement dans les chiffres du commerce mondial du vin du 1er semestre 2020 présentés par l’OIV le 27 octobre, lors d’une e-conférence. La chute est plus brutale en valeur qu’en volume.
Les 258 millions d’hectolitres de vins produits en 2020 au niveau mondial vont arriver dans un contexte incertain a souligné Pau Roca, directeur général de l’OIV. Les mesures de restrictions de circulations entre les pays, de confinement, de fermeture des restaurants et bars ont eu un impact fort sur le commerce mondial du vin. Pour le premier semestre 2020, l’OIV fait état d’une chute de 6,7% du volume et de 12,4% de la valeur par rapport au premier semestre 2019. Une situation qui contraste avec « plusieurs années de stabilité ». L’impact est « plus négatif en valeur qu’en volume » a souligné Pau Roca, pointant aussi que les vins effervescents ont le plus souffert, particulièrement le champagne. Même le prosecco qui a bien résisté en volume, en progressant de près de 5%, a baissé en valeur (-7,6%).
Des baisses variables selon les pays
Les pays qui jouent le rôle de plateforme comme le Royaume-Uni et Singapour enregistrent plus de 30% de recul en valeur. L’Afrique du Sud affiche un record de baisse avec 40% en volume et 24% en valeur. La France (-21%) fait partie des pays dont les exportations reculent le plus en valeur. L’Allemagne (-15%) recule davantage que l’Espagne (-7%). L’Italie s’en sort le moins mal des trois leaders de la production mondiale (Italie, France, Espagne) avec -4% en valeur et -2% en volume.
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L’Argentine est l’un des rares pays à développer ses ventes en volume à l’export sur le premier semestre 2020 (+52%), grâce notamment à une progression de ses ventes en vrac vers l’Espagne et en bouteilles vers les Etats-Unis, selon l'OIV. Mais avec une baisse des prix puisque la valeur des exportations recule tout de même de 4%. La Nouvelle-Zélande réussit l’exploit de progresser en volume (6%) et en valeur (2%), grâce au marché américain.
Du côté des pays importateurs, la Chine se place au premier rang des pays en baisse en volume (32%) comme en valeur (31%). A noter que la baisse des importations chinoises était déjà amorcée en 2019.
Un essor du e-commerce appelé à se poursuivre
Pour Pau Roca, l’une des conséquences du Covid-19 sera durable : c’est l’essor de l’e-commerce de vin. Selon les économistes consultés par l’OIV, la croissance globale du e-commerce de vin serait en valeur de 48% en 2020, une progression trois fois supérieure à celle enregistrée en 2019 par rapport à 2018. Une évolution que le directeur juge d’autant plus « remarquable » que la consommation de vin est estimée à la baisse de 9% dans les pays clés, dans le même temps.
Pau Roca voit dans la digitalisation une opportunité majeure pour que le secteur du vin poursuive sa croissance. Il estime qu'il faut s'y préparer. Selon le directeur, la digitalisation va "s'incorporer" à tous les niveaux : élaboration, certification, traçabilité, ventes, données... Pour accompagner cette évolution, l’institution internationale va lancer un observatoire pour analyser la digitalisation du secteur et un « digital garage » pour tester "des initiatives digitales et des prototypes".