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Filière meunerie
[Coronavirus Covid 19] Des meuniers se tournent vers les valeurs affirmées pendant la crise

Si la sécurité et la santé restent au rendez-vous, les meuniers parlent aussi de proximité, de durable, d’écoresponsabilité… et s'affirment sur ces sujets.

© congerdesign (Pixabay)

« Et si nous faisions de cette crise l’opportunité de mettre à l’honneur la filière blé-farine-pain française, ses atouts et son terroir, son savoir-faire d’excellence ? Plus que jamais, soyons unis et solidaires en nous réinventant ensemble et en gagnant le combat d’un retour à une consommation locale, saine, durable, éco responsable et 100 % française ». Cet appel et cri du cœur de Karine Forest, dirigeante de Minoterie Forest (moulin de Coureau à Bray en Saône-et-Loire) donne bien le ton du secteur des meuniers en ce moment.

Sans se voiler la face : « Nous sommes encore 10 % en-dessous de la normale. Malgré l’ensemble des mesures d’aides gouvernementales déployées, l’impact de cette crise sera puissant et il va nous falloir le digérer » poursuit-elle. Avec des étapes importantes à franchir : d’abord septembre, date à laquelle il faudra surveiller une éventuelle deuxième vague, puis la fin de l’année avec un possible retour à la normale à ce moment là si tout se passe bien avant. « Nous avons une vraie année de travail devant nous, avec notamment la gestion future, en juin 2021, du remboursement des prêts consentis à de très nombreux boulangers dans le cadre des prêts garantis par l’Etat ».

En attendant, les équipes commerciales sont, en respectant strictement les consignes sanitaires et mesures barrières, de retour auprès des boulangers pour les accompagner pendant le déconfinement et en leur proposant des solutions de dynamisation et de relance commerciale. « L’enjeu est de recapter le consommateur, de le fidéliser avec nos armes de qualité et de transparence » assure Karine Forest.

Chez Grands Moulins de Paris, on insiste aussi sur la sécurité et la santé assurées pour le retour des salariés au siège social, sur le terrain ou sur les différents sites de l’entreprise. La démarche, baptisée Care, a été renforcée « avec un protocole pour assurer le respect des règles sanitaires et des gestes barrières ».

Dans le Gers, le spécialiste du conditionnement Périgord Farine Minoterie Allafort estime que les réapprovisionnements de magasin fonctionnent normalement après la forte suractivité des semaines de confinement. Les stocks en entrepôts se reconstituent et l’activité globale devrait revenir à la normale en juillet.

Les valeurs à la Une

Du côté du Groupe Soufflet, on a lancé tout récemment la démarche « Semons du sens » autour de la notion de durabilité intégrant les concepts d’origine, d’environnement, de naturalité, de répartition de la valeur et de qualité.

Bridor, ses meuniers partenaires et l’Inrae ont mis au point une baguette riche en fibre (11 g de fibres pour 100 g de pain). Foricher Moulins met en avant la certification (Label Rouge ou encore AB).

Nicot Meunerie travaille sur la « mise en place de pratiques plus responsables, respectueuses de leur environnement et dans une logique de qualité et d'amélioration continue » tout en lançant une opération estivale et festive (L’été sera bleu) pour partir à la reconquête des clients en boulangerie.

Plus au sud, la Maison François Cholat, dont les activités globales sont revenues « à peu près à la normale » durant le mois de juin avec un redémarrage en snacking et en pâtisserie, poursuit son engagement autour de la biodiversité en signant un partenariat avec la Ligue de protections des oiseaux en Rhône-Alpes pour préserver des espaces de non-récolte (jusqu’à 100 m2) autour des aires de nidification des busards cendrés. « C’est nous qui indemnisons les récoltes non engrangés » précise François Cholat qui précise aussi que « pour la collecte 2020, 70 % des blés meuniers récoltés seront de niveau certification environnemental 2, tout en visant la certification HVE pour l’année prochaine ».

Et la filière blé noir n’est pas en reste : Bernard Jarnoux Crêpier, avec la minoterie Corouge, a annoncé récemment que sa démarche Agri Ethique concernerait désormais 50 % des blés utilisés contre 25 % il y a cinq ans au début du partenariat avec le label.

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