Le commerce européen des grains s’organise face au changement climatique
La deuxième journée de la Bourse de commerce européenne, qui s'est déroulée les 5 et 6 décembre au Grand Palais à Paris, a rassemblé plus de 4 300 participants autour du thème de l’impact du changement climatique sur l’avenir de l’agriculture européenne.
La deuxième journée de la Bourse de commerce européenne, qui s'est déroulée les 5 et 6 décembre au Grand Palais à Paris, a rassemblé plus de 4 300 participants autour du thème de l’impact du changement climatique sur l’avenir de l’agriculture européenne.
L’explorateur Jean-Louis Etienne et la glaciologue Heïdi Sevestre ont ouvert la conférence du 6 décembre avec des interventions sur la neutralité carbone et le réchauffement des pôles. Baudouin Delforge, président d’Agro Paris Bourse, organisateur de la Bourse de commerce européenne qui s'est déroulée les 5 et 6 décembre au Grand Palais à Paris, a rappelé le premier dépôt français de semences de blé à la réserve mondiale de semences du Svalbard en 2016, pour lequel les deux scientifiques étaient présents.
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Une table ronde a réuni la filière française sur le sujet du changement climatique
La conférence a été suivie d’une table ronde animée par Bruno Bouvat-Martin, ancien vice-président d’Axéréal, sur le thème des actions de la filière dans un contexte de changement climatique. Christoph Büren, président du groupe coopératif Vivescia, a évoqué le programme Transitions de la coopérative, qui rassemble des coalitions d’acheteurs engagés à se procurer des matières premières décarbonées auprès des agriculteurs volontaires de la coopérative. « Pour la deuxième année d’existence du programme, ce sont plus de 220 agriculteurs qui se sont engagés, portant à 420 le nombre d’associés-coopérateurs participants. Nous disposons même d’une liste d’attente d’agriculteurs prêts à rejoindre le projet », s’est-il réjoui.
Jean-Pierre Touzet, directeur du pôle Agri-Agro, Garantie et Capital Développement du Crédit agricole, a développé les engagements de la banque en faveur de la transition via ses investissements, son désengagement des énergies fossiles et la plateforme Carbioz, qui met en relation les agriculteurs séquestrant du carbone et les sociétés et collectivités qui veulent contribuer à la décarbonation. « 150 000 tonnes de carbone ont déjà été échangées sur cette plateforme », s’est-il félicité.
Anne Azam, PDG de Syngenta France, a quant à elle souligné l’engagement de l’entreprise dans la recherche pour apporter des solutions aux agriculteurs qui subissent les effets du changement climatique. « L’amélioration variétale est la source de solutions qui a le plus à offrir dans le contexte du changement climatique », a-t-elle déclaré. Elle a également mentionné les aspects prometteurs du développement de céréales hybrides.
« L’amélioration variétale est la source de solutions qui a le plus à offrir dans le contexte du changement climatique », selon Anne Azam, PDG de Syngenta France.
Jean-Philippe Puig, directeur général du groupe Avril, s’est félicité de l’autonomie énergétique des usines du groupe. Celles-ci sont alimentées en énergie par la combustion de la fibre entourant la graine de tournesol complétée par l’énergie solaire.
Les clients africains de la France manifestent leur intérêt pour les céréales décarbonées
Jean-François Lepy, directeur général de Soufflet Négoce by Invivo, a rappelé que si l’impact climatique des producteurs n’est pas la première préoccupation des clients de la France à l’export, la question suscite tout de même de l’intérêt. « Un meunier de Côte d’Ivoire, qui écrase 1500 tonnes de blé par jour, nous a interrogés sur notre impact carbone », a-t-il relevé. D’ici quelques années, ces enjeux pourraient concerner aussi l’exportation de céréales. « Nous avons travaillé trois ans avec un meunier d’Afrique de l’Ouest pour l’accompagner dans un projet de développement agricole relatif à la conservation du sol en maïs et soja, avec des rendements satisfaisants et une production compétitive par rapport aux importations », a partagé le négociant.