Tendance de consommation
[Coronavirus Covid-19] Bio, local et produits de base, des tendances qui s’inscrivent dans le post-crise
Petites habitudes qui vont disparaître ou profonds changements dans les façons de consommer ? Pour Nourrir Demain fait le point dans un livre blanc. La crise sanitaire a-t-elle créé une génération Covid ?
Petites habitudes qui vont disparaître ou profonds changements dans les façons de consommer ? Pour Nourrir Demain fait le point dans un livre blanc. La crise sanitaire a-t-elle créé une génération Covid ?
La Communauté Pour Nourrir Demain annonce démarrer en juin un programme de dix expériences autour des dix grandes questions prioritaires de transformation des entreprises agroalimentaires (packaging, consommateurs, innovations, distributeurs, international, fournisseurs,…). Regroupant une vingtaine d’entreprises agroalimentaires (dont d’aucy, Perle du Nord, Arterris, St Mamet, Picadeli, Quintesens…), ce « laboratoire d’idées et lieu d’échange » a publié le 2 juin son livre blanc sur l’émergence d’une “Génération Covid”. S’appuyant notamment sur des sondages, des analyses de cabinets et les expériences de ses 20 marques adhérentes, Marion Mashhady et Sylvain Zaffaroni, les deux fondateurs de la Communauté, y ont identifié quatre phénomènes majeurs de la mutation des comportements liées à la crise.
Premièrement : un retour à l’essentiel
Lors du confinement, les Français ont compris qu’ils pouvaient se nourrir correctement avec des bases essentielles simples à utiliser et rassurant quant à leur origine, entre autres des fruits et légumes frais ou des produits peu transformés (conserves de légumes), et cette tendance a de fortes chances de perdurer après la crise.
Secundo : l’approvisionnement, au plus près et plus rapide
« Les choix d’approvisionnement alimentaires des Français après le confinement seront dans le prolongement de la parenthèse Covid, à savoir privilégier le digital pour gagner du temps, le local pour gagner en sens et la proximité pour gagner en lien », estiment les deux fondateurs.
Selon un sondage AMC Global, 38 % des consommateurs annoncent pour le post-confinement une vraie volonté de soutenir les entreprises locales à l'avenir (38 %) et 40% prévoient de réduire leur budget restauration pour plus de plats cuisinés maison.
« Désormais le consommateur sera toujours plus favorable à un produit local plutôt qu'à un produit qui vient de loin. En cas de nouvelle crise, pas de risque de pénurie si l’approvisionnement vient d’à côté », précisent-ils encore.
Perle du Nord a été au rendez-vous : Au sein de la Communauté Pour Nourrir Demain, la crise a permis de remettre en valeur la production française. Ainsi, Perle du Nord a su garder sa production avec un produit alimentaire rassurant pour les consommateurs. « L’endive est le quatrième légume le plus consommé par les Français. Durant le confinement, la marque a renforcé sa relation avec les consommateurs finaux en assurant un approvisionnement régulier des supermarchés. »
Troisièmement : le bio rassure
« Pour beaucoup, les pesticides sont synonymes de maladies, un parallèle semble donc s’opérer avec la Covid19. En mangeant local et bio, une partie de la population française pense se protéger ». Selon Nielsen ScanTrack, la consommation de produits bio a enregistré de fortes augmentations tout au long du confinement.
Quatrièmement : le prix, toujours le prix
Selon une étude PwC, 43 % des personnes interrogées indiquent que le prix sera le principal critère qui décidera de leurs achats alimentaires après le confinement. Et selon une étude OpinionWay pour le site Vos Travaux Eco, 77 % des sondés sont inquiets pour leur pouvoir d’achat. Seuls ceux ayant les moyens financiers poursuivront dans leurs nouvelles habitudes et démarches. « Ceux n’ayant pas le pouvoir d’achat nécessaires reviendront à des produits plus basiques, en privilégiant autant que possible le local mais en regardant avant tout le prix. »
Anne Henry, directrice du planning stratégique CBA, analyse toutefois : « La crise économique qui se profile va sans doute redistribuer les cartes de la valeur perçue. Si avant le Covid-19, la part du budget dédiée à l’alimentation baissait au profit des biens matériels ou de l’expérience hors domicile, il y a fort à parier que cette courbe va se stabiliser voire s’inverser, car l’Homme va peut-être profiter de cette parenthèse pour se rapprocher de son environnement et de la nature. »