#Controverses2020 : la fondation Nicolas Hulot veut des omnivores modérés
Omnivore ou végétarien : quel est le meilleur régime alimentaire pour la planète ? Et pour quelles raisons doit-on modifier son assiette par rapport à aujourd’hui ? Un face à face entre Amandine Lebreton, FNH, et Bruno Dufayet, FNB. Le débat était organisé par Réussir-Agra, dans le cadre des #Controverses2020.
Omnivore ou végétarien : quel est le meilleur régime alimentaire pour la planète ? Et pour quelles raisons doit-on modifier son assiette par rapport à aujourd’hui ? Un face à face entre Amandine Lebreton, FNH, et Bruno Dufayet, FNB. Le débat était organisé par Réussir-Agra, dans le cadre des #Controverses2020.
Le secteur agricole représente 19 % des émissions de gaz à effet de serre, sans compter la déforestation. « C’est donc un secteur qui, comme les autres, doit répondre à l’objectif de réduction de GES », explique Amandine Lebreton, de la Fondation Nicolas Hulot. Un objectif est fixé : la neutralité à l’horizon 2050. Soit une division par deux des émissions. « Il y aussi la question du retour de boomerang. On ne parle pas que de réduire l’impact, mais comment l’agriculture peut préparer son avenir ». Pour la Fondation Nicolas Hulot, la solution est donc de réduire la place des protéines animales dans les assiettes et notamment de la viande rouge. Cependant, l’ONG ne plaide pas pour un régime végétarien, mais préfère réduire la viande pour privilégier la qualité. Concrètement, si la consommation de viande est limitée à une ou deux fois par semaine, les gaz à effet de serre seraient réduits de 27 % d’ici 2050. Avec un régime végétarien, les GES baisseraient de 55 %.
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Le rôle agronomique de l’élevage
« Il y a aussi une question agronomique, une cohérence entre le cycle de l’azote et du carbone, qui fait que l’élevage a un rôle. Même si on peut faire mieux en introduisant plus de légumineuses dans les systèmes. Il y a aussi la question des espaces non-cultivables. L’élevage contribue au maintien de certaines zones naturelles », estime Amandine Lebreton. L'objectif pour la FNH : diviser par deux la consommation de viande.
Modèle d’élevage à l’herbe : « nous avons le système le moins déconnant »
La position de l’ONG jugée « non dogmatique » par le président de la Fédération Nationale Bovine, Bruno Dufayet. Ce dernier admet qu’il « y a un sujet sur la consommation de viande rouge. Et manger mieux, c’est quoi en termes d’impact, d’apports nutritionnels ». Le président de la FNB met donc en avant les systèmes herbagers. « Nous avons un modèle qui est le moins “déconnant” dans le monde en viande bovine, avec de l’herbe et une occupation des territoires », pointe Bruno Dufayet.
Définir les systèmes d’élevages vertueux
La FNB et la FNH ont également critiqué une analyse environnementale qui ne se baserait que sur les méthodologies de type ACV (analyse de cycle de vie), peu favorables à la viande bovine, en particulier au bio. « Cette méthode a une proche très carbone et est très liée à la durée de vie de l’animal. Si on l’applique de manière stricte, nous avons des contresens. Les modèles intensifs sont donc favorisés et l’ACV plombe le bio. La méthode n’est pas bonne, nous en sommes convaincus. Mais, nous utilisons ses conclusions pour élaborer l’assiette de demain », insiste Bruno Dufayet. La Fondation Nicolas Hulot et la FNB partagent donc leur rejet des feedlots américains.