Contrôle par vidéo en abattoir : un bilan positif de l'expérimentation
Après deux ans d’expérimentation, les cinq abattoirs qui ont testé la vidéo dressent un bilan positif. Si sa mise en œuvre est convenablement encadrée, c’est un outil qui vient en complément des mesures de contrôle interne.
Après deux ans d’expérimentation, les cinq abattoirs qui ont testé la vidéo dressent un bilan positif. Si sa mise en œuvre est convenablement encadrée, c’est un outil qui vient en complément des mesures de contrôle interne.
Dans un rapport publié le 17 mai 2022, le CGAAER (conseil général de l’alimentation, de l’agriculture et des espaces ruraux) dresse le bilan de l’expérimentation du dispositif de contrôle par vidéo en abattoir.
Cette expérimentation figurait dans la loi Egalim 1 de 2018, au même titre que celle de l’abattoir mobile. L’objectif du dispositif vidéo était d’évaluer l’efficacité des protocoles et l’application de la règlementation du bien-être animal.
Sur la base du volontariat, il y a eu très peu de candidats à cause de la lourdeur du protocole. Cinq abattoirs - deux en boucherie et trois en volailles - ont testé pendant deux ans le contrôle vidéo des postes de saignée et de mise à mort.
Un comité de suivi rassemblait les administrations, des fédérations d’abatteurs et interprofessionnelles, les syndicats professionnels, les associations de protection animale et représentant des vétérinaires.
D’après le rapport, après la prudence, voire la réticence pour installer un dispositif de contrôle interne par vidéo, les établissements d’abattage en sont « unanimement satisfaits » et « le trouvent utile et pratique. » Aucun ne souhaite le supprimer après cette expérimentation.
Un des outils pertinents à la disposition des professionnels
Le dispositif peut permettre d’améliorer les locaux et les process. Il peut aussi répondre aux exigences de certains clients (comme des supermarchés anglais et des groupes de restauration rapide). Un intérêt aussi avancé est de pouvoir apporter des éléments objectifs en cas de piratage ou de différend.
Le dispositif représente un coût conséquent pour des images de qualité avec un réseau spécifique pour protéger les données. Et un accompagnement du personnel est nécessaire pour le changement que représente son installation.
Une aide dans le cadre du plan de relance
« Si la mise en place de caméras vidéo se généralisait, elle rentrerait sans doute dans la normalité en en faisant un des outils pertinents à la disposition des professionnels pour surveiller efficacement les animaux vivants jusqu’à la mise à mort, et particulièrement pour contrôler l’absence de signes de conscience » conclut le rapport.
Il précise que le principe de focaliser les images sur l’animal – et non en grand angle - ne pourra que faciliter son installation, son acceptation et son usage. Le contrôle par vidéo gagne à être installé de l’arrivée de l’animal à l’abattoir jusqu’à la saignée pour saisir ses mouvements, son comportement, et son état.
Il s’agissait dans cette expérimentation de caméras sans son ni infra-rouge. Leur installation était validée par le CSE. Seules quelques personnes avaient autorité pour voir les images dans le respect du RGPD et de la loi « Informatique et libertés ». Le stockage d’images « est extrêmement lourd, et leur conservation dans un temps long est quasiment impossible. » Le rapport suggère qu’une piste consisterait à traiter les images par intelligence artificielle.
Le comité de suivi a constaté dans cette expérimentation l’absence de système « permettant d’objectiver le degré de protection animale lors de la mise à mort sur des bases scientifiques », qui aurait nécessité des moyens hors de portée du dispositif mis en œuvre.
Le rapport informe qu’une cinquantaine d’établissements sont aujourd’hui équipés d’un tel dispositif. Il n’est pas obligatoire dans le cadre de la loi en vigueur. Il peut faire actuellement l’objet d’une aide à l'investissement dans le plan de relance.
Le contrôle externe réalisé par les services vétérinaires d’inspection est hors du champ de cette expérimentation. « Il appartient aux services chargés de ce contrôle de se donner les moyens juridiques, financiers et en personnels dans le cadre du « paquet Hygiène ». »