Région Centre : les installations avec création d´un troupeau sont majoritaires
Une enquête sur 60 installations caprines apporte des données intéressantes sur les types d´installations et la comparaison entre prévisions des projets et réalisations effectives.
Soutenu financièrement par le Conseil Régional Centre, un programme "Installation caprine" a été développé pendant une période de trois ans et demi, de mai 1995 à décembre 1999. Sur l´ensemble de la période, le programme a permis d´installer près de 60 jeunes et d´appuyer 3 dossiers de cédants sur les départements de la région.
A l´issue de la réalisation du programme, un état des lieux des installations a été effectué par l´équipe de techniciens caprins du réseau Rosace et présenté à l´occasion du Carrefour Caprin qui s´est tenu le 8 novembre 2000, à Selles-sur-Cher. Voici les principaux enseignements tirés de cette analyse.
Des installations équilibrées entre laitiers et fermiers
Sur la soixantaine d´installations, 50 % sont en système laitier (vente de lait) et 32 % en fromager. Les installations en système affineur (fabrication de fromages frais à la ferme avec vente à un affineur) sont peu nombreuses avec 11 %. On trouve également quelques installations (7 %) en système mixte, c´est- à-dire combinant à la fois la vente de lait à une laiterie et la fabrication de fromages vendus à un affineur.
Globalement, les systèmes de commercialisation des nouveaux installés sont donc représentatifs, en pourcentage, de l´existant avec toutefois une légère prédominance en faveur des laitiers.
Les éleveurs créant leur élevage caprin s´installent le plus souvent seuls (61 %). Les installations en société sont minoritaires et concernent surtout les laitiers. A noter que les installations dans le cadre de reprises d´élevages existants sont peu fréquentes (14 %).
Il s´agit donc essentiellement d´installations avec création d´un troupeau caprin (51 %) ou développement d´un troupeau familial (35 %). Ces développements correspondent très majoritairement à des agrandissements de troupeaux.
Autre constat : si les installations en cadre familial dominent avec 66 %, les installations de jeunes non issus du milieu agricole sont sensiblement plus nombreuses en caprin (30 %) que dans les autres productions agricoles.
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Affouragement en stabulation
Les installations de jeunes non issus du milieu agricole sont sensiblement plus nombreuses que dans les autres productions agricoles.
Confrontation des prévisions et réalisations
La comparaison des données moyennes (tableau 1) caractérisant l´exploitation, les investissements et l´écart, en pourcentage, entre les prévisions du projet d´installation avec les réalisations constatées pour les élevages laitiers et les élevages fromagers, permet de dégager des observations intéressantes.
- La taille des élevages créés est relativement importante chez les fromagers (101 chèvres) par rapport aux élevages existants, alors qu´elle peut être considérée comme classique chez les laitiers (177 chèvres).
- Les niveaux moyens de performances laitières constatés ramenés à la chèvre (respectivement 645 l et 630 l) peuvent être qualifiés de corrects compte tenu de la jeunesse des élevages et du fait qu´ils sont pour la plupart en phase de croissance.
- Les prix du lait (valorisation fromagère au litre pour les fromagers) sont, en moyenne, meilleurs que les prix ayant servis pour les prévisions. S´agit-il d´une prudence salutaire pour les prévisions ou d´une évolution favorable de conjoncture entre le moment des prévisions et les évolutions réelles des prix ?
- Le montant des investissements réalisés, totaux ou ramenés à la chèvre, se révèlent un peu sous-estimé, de 5 à 10 %, par rapport aux prévisions.
- Les évolutions constatées montrent que, d´une façon générale, les éleveurs ont eu davantage de difficultés à atteindre les effectifs de cheptel prévus que les performances laitières individuelles. Par ailleurs, pour les fromagers, les écarts sont importants entre prévisions et réalisations pour le litrage produit.
- Les élevages en développement ont une meilleure valorisation du prix du lait que les élevages en création.
- A l´inverse des fromagers, ce sont les élevages laitiers en développement qui sont les plus éloignés de leurs prévisions en terme d´effectifs et surtout de lait par chèvre. Ces élevages n´étaient pas nécessairement "en croisière" techniquement avant le développement de la production.
Article rédigé à partir du document du réseau Rosace