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Les revenus des éleveurs caprins fondent sous les charges et la sécheresse

L’année 2018 a été marquée par le manque d’eau et la hausse des charges sur les exploitations caprines et cela se ressent sur le revenu des éleveurs.

Alors que le prix du lait est resté stable (+ 0,1 % à + 0,5 %), de même que le prix des fromages (+ 1,7 %) en 2018 par rapport à l’année précédente, la production affiche, elle, une augmentation de 2 %. Les charges en exploitation caprine, selon l’Ipampa lait de chèvre (Indice des prix d’achat des moyens de production agricole), ont augmenté de 2,7 % par rapport à 2017. Cette hausse des charges s’explique notamment par l’augmentation de 2,6 % du prix de l’aliment acheté, qui représente en moyenne 50 % des charges pour l’atelier caprin. Autre poste de dépense important en 2018, l’énergie, qui représente environ 6 % des charges de l’atelier caprin. Son prix a bondi de 12 % par rapport à l’an passé, en suivant le cours du pétrole. L’année 2018 a été marquée par la sécheresse qui a impacté les trésoreries des exploitations avec l’achat de fourrage supplémentaire, notamment dans le quart sud-est de la France et pour les éleveurs ayant un fort chargement. La sécheresse a également été accompagnée de l’augmentation des prix du foin et de la paille. Cela se répercute sur les revenus, dont les écarts se creusent entre les différents systèmes. Les estimations de revenus sont calculées à partir d’un échantillon de 141 exploitations caprines, dans le cadre d’Inosys – réseaux d’élevage et ont été publiées par l’Institut de l’élevage.

Les cultures redressent la tête

Les systèmes en polyculture-élevage parviennent à tirer leur épingle du jeu avec une belle hausse de revenu, établie autour de 35 000 euros par UMO, notamment grâce aux bons prix des cultures de vente, permettant de supporter la baisse de rendement due en partie au manque d’eau. 2018 a donc apporté une bouffée d’oxygène pour ces systèmes qui voyaient leurs résultats baisser d’année en année depuis 2013. Le résultat courant moyen des livreurs spécialisés de l’Ouest et du Sud-Ouest se maintient tout juste autour de 29 400 euros par UMO, la bonne conjoncture caprine contrebalançant à peine la hausse des charges. Les éleveurs en système fromager affichent un revenu moyen par UMO compris entre 22 200 et 24 300 euros.

L’atelier caprin dépasse l’atelier bovin

Pour les livreurs spécialisés du Sud-Est (zone très impactée par la sécheresse), la situation est plus tendue avec une baisse du revenu moyen qui se situe autour de 16 000 euros par UMO. Néanmoins, ces résultats moyens sont à prendre avec précaution car les disparités de revenus au sein d’un même système sont importantes. Les facteurs de variations restent principalement la dimension de l’exploitation, les résultats technico-économiques et les investissements de l’année. La place qu’occupe l’atelier caprin sur l’exploitation, par rapport au possible atelier bovin allaitant et les différents types de culture de vente conditionnent également le revenu des éleveurs. En effet, pour ce qui est des fermes regroupant atelier caprin et bovin viande, la volatilité des prix pour cette dernière production l’a fragilisée. Au contraire, l’atelier caprin est bien souvent à l’origine de l’augmentation de revenu dans ce type de système.

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