Depuis l’entrée en vigueur de la loi Egalim en novembre 2018, les collectivités locales ont l’obligation de s’approvisionner au moins à 50 % en produits durables et de qualité. Elles ont jusqu’au 1er janvier 2022 pour se mettre en règle. Les produits fermiers concernés par cette loi étaient, au sens de l’administration, ceux soumis à une réglementation spécifique, c’est-à-dire les signes d’identification de qualité et d’origine (SIQO) et les produits sous certification environnementale du type HVE (haute valeur environnementale). Ainsi les œufs et les volailles sous label « fermier » étaient inclus mais pas les fromages fermiers. La Fédération nationale des éleveurs de chèvres (Fnec) a rectifié la situation en rappelant à l’administration française que les fromages fermiers répondaient bel et bien à une définition réglementée (décret n° 2013-1010 du 12/11/2013). Les fromages fermiers ont donc été ajoutés à la liste des produits durables, bien que le ministère de l’Agriculture trouve la définition un peu large car applicable à tous les fromages à base de lait de vache, de brebis ou de chèvre, à partir du moment où le lait est produit sur l’exploitation et le fromage transformé par le producteur. Cependant, Estelle Boullu, chargée de mission du syndicat national caprin, note que « les yaourts, la crème et le beurre ne disposent pas de définition officielle du terme fermier, mais beaucoup de produits de ces catégories sont aujourd’hui utilisés en restauration collective. Nous travaillons à la reconnaissance de ces produits comme étant fermiers afin que les contrats qui existent aujourd’hui entre producteurs et collectivités puissent perdurer après 2022. » À noter que les produits carnés caprins sont également exclus de la liste, à défaut d’une définition légale.