"Le partenariat gagnant-gagnant entre producteurs fermiers et crémiers"
Claude Maret, le nouveau président de la Fédération des fromagers de France, expose les intérêts d’une collaboration entre production et distribution en circuit court.
Aujourd’hui, il existe beaucoup de reconversions professionnelles avec des personnes qui changent radicalement de métier et se forment pour devenir crémier-fromager. Il y a 5-6 ans, on comptait 2 800 crémiers, pour 3100 aujourd’hui. Actuellement, le consommateur attend davantage de la part du fromager. Celui-ci n’est plus seulement vendeur, il est devenu également conseiller. Le client cherche des informations sur le produit, savoir d’où il vient, comment il a été produit, par qui et quel est son lien au terroir. D’où le besoin croissant de formations à la fromagerie.
La demande en fromage de qualité augmente
La question du renouvellement des générations en élevage impacte directement l’avenir des fromagers. Avec de moins en moins de producteurs fermiers et une demande croissante en bons fromages de la population, que mettra-t-on demain dans les rayons ? Au sein de la fédération, la commission filière a été mise en place avec l'objectif de créer du lien avec l’amont, les producteurs. La Fnec est le partenaire de cette commission.
Pour nous, ce qui compte surtout c’est la qualité du produit et non pas son prix. Nous avons besoin de nous distinguer des autres circuits de distribution, c’est pourquoi il nous faut soit des produits sous signe de qualité, soit des produits spéciaux, propres à un producteur. Certaines fédérations régionales ou certains fromagers mettent en place des caisses de solidarité pour aider à l’installation de jeunes fromagers fermiers. En effet, un jeune qui veut se lancer dans la fabrication sans forcément d’expérience préalable, n’a pas toujours le réflexe de venir demander conseil en amont à un fromager. C’est pourtant primordial d’être à la fois sûr de la qualité de son produit et de faire également un produit correspondant aux attentes des consommateurs. Je lance un appel à tout producteur fermier qui voudrait se rapprocher de la vente en fromagerie, qui aurait besoin de conseil : appelez la fédération en composant le 36 20 et dites "fromager".
Un bon produit pour un bon prix
Pour les fromagers fermiers, la vente directe prend du temps. C’est un métier à part entière si on veut être efficace. De plus, selon la localisation de l’exploitation, les ventes sont fluctuantes selon la saison, si l’on se trouve en zone touristique par exemple. Les crémiers-fromagers peuvent donc venir en aide aux producteurs pour la vente de leurs produits. Cela permet que tout le monde s’y retrouve et que le producteur dégage plus de temps pour son élevage. La fédération a mis en place le système de précommande qui permet au producteur de tout livrer d’un coup, par exemple à un grossiste, en sachant à l’avance quelle production il doit faire. Ça crée une meilleure relation avec le producteur. En chèvre et en brebis, il y a de plus en plus de références sur toute la France. Les fromages de brebis et de chèvre se vendent très bien, avec une première place pour la chèvre."