Le contrôle laitier valorise les données
En élevage bovin laitier, France Conseil élevage développe des outils pour valoriser les données collectées par les robots ou lors des contrôles laitiers. À terme, ces avancées pourraient profiter aux éleveurs caprins.
Depuis quatre ans, France Conseil élevage développe des technologies pour valoriser au fil de l’eau les milliers de données du réseau. En couplant des compétences mathématiques et zootechniques, le contrôle laitier conçoit aussi de nouveaux outils pour les éleveurs ou la filière. Par exemple, en analysant les pesées quotidiennes des vaches sur le robot de traite, il arrive à prédire, avec 70 % de fiabilité, la période de fertilité des vaches laitières.
De même, en compilant les constats d’alimentation mis à jour 6 à 12 fois par an dans les 30 000 fermes en suivi alimentation, France Conseil élevage connaît quasiment en temps réel l’alimentation des vaches laitières françaises. Ces données peuvent ensuite être valorisées par le Cniel, l’Institut de l’Élevage ou France Conseil élevage en indiquant par exemple, le nombre de vaches qui pâturent. En chèvre, les conseillers du contrôle laitier auront à partir de 2018 un nouveau module de collecte des informations sur l’alimentation et les rations dans leur logiciel Siecl. « On pourra alors proposer ce service Res’alim à l’interprofession caprine », explique Christophe Lecomte, directeur adjoint de FCEL.
Un bâton qui mesure la note d’état corporel
En vaches laitières, le modèle de prévision des livraisons de lait pour des groupes de producteurs (Res’prévi) est en cours de rénovation. La création d’un outil similaire pour le lait de chèvre est à l’étude « mais le copier-coller du logiciel vache ne fonctionne pas, explique Christophe Lecomte, il faut notamment intégrer les lactations longues. »
Autre outil bovin que l’on pourrait demain voir décliné en caprin, la canne BodyMat. Ce bâton, équipé d’une caméra infrarouge et d’un laser, est passé au-dessus de la vache. L’algorithme modélise instantanément le dos de l’animal et calcule une note d’état corporel. « Les premiers essais en chèvre avec les équations des vaches ont montré de bonnes corrélations entre les notes humaines et les notes du bâton, explique Christophe Lecomte. Avant de proposer cet outil pour les chèvres, il faudra acquérir beaucoup de données et recaler l’algorithme. »
« Ces nouvelles technologies d’intelligence artificielle vont permettre de capter plus d’informations demain dans les élevages et de les valoriser plus rapidement en conseil pour la conduite du troupeau », apprécie Dominique Davy, le président de France Conseil élevage.