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Interprofession
L´Anicap au service de la filière caprine

L´Association nationale interprofessionnelle caprine (Anicap) travaille au profit de tous les acteurs de la filière. Le point sur le fonctionnement et les actions menées grâce aux cotisations versées par les producteurs et les transformateurs.


La notion d´interprofession n´est pas simple à définir. Particularité franco-française inconnue hors de nos frontières, le terme désigne une organisation représentant un secteur d´activités dans son ensemble. Son rôle est en ce sens différent de celui des organisations syndicales, chargées pour leur part de défendre les intérêts d´une profession au sein d´un secteur d´activité donné. Dans le domaine agricole, une interprofession doit répondre à certaines caractéristiques essentielles qui sont stipulées dans le Code rural. C´est en 1983 que l´Anicap a été créée à l´initiative des organisations représentatives de la production et de la transformation de lait de chèvre, à savoir : la Fédération nationale des éleveurs de chèvres (FNEC), la Fédération nationale des coopératives laitières (FNCL) et la Fédération nationale des industries laitières (FNIL).
A l´époque, elle devait avant tout répondre au besoin que ressentaient les professionnels de disposer d´un lieu de concertation permettant aux producteurs et aux transformateurs de lait de chèvre de discuter de la nécessaire mise en adéquation de l´offre en matière première avec la demande du marché, le secteur n´étant pas soumis à une gestion par quotas.
Grâce aux cotisations, l´Anicap finance des actions de promotion collective et de recherches fromagères. ©J.-C. Le Jaouen

Une interprofession reconnue par les pouvoirs publics
Au fil du temps, il est apparu nécessaire d´étendre le champ d´intervention de l´Anicap pour qu´elle puisse mener des actions d´intérêt général et de portée nationale au profit de la filière caprine. C´est la raison pour laquelle l´Anicap a demandé à être reconnue comme organisation interprofessionnelle nationale, ce fut accordé par l´administration en août 1998. Elle est ainsi devenue le représentant officiel de la filière caprine française auprès des pouvoirs publics.
Cette reconnaissance lui a également conféré le droit de prélever une cotisation dite « volontaire obligatoire » (ou CVO) : volontaire parce qu´elle est le fruit d´une décision prise conjointement par les différents représentants de la filière ; et obligatoire car elle est due par tous les opérateurs de la filière, qu´ils soient producteurs fermiers, producteurs livrant une laiterie, transformateurs privés ou coopératifs.

Cette cotisation obligatoire vise à donner à l´interprofession les moyens financiers lui permettant de réaliser différentes actions au profit de l´ensemble de la filière caprine. Demeurée inchangée depuis 1998, elle s´élève à 1,524 euro pour 1000 litres, dont 75 % sont versés par les producteurs et 25 % par les transformateurs.
Un des axes de communication de l´Anicap vise à diversifier les occasions de consommation du fromage de chèvre. ©J.-C. Le Jaouen

Des actions d´intérêt général et de portée nationale
En 2004, le prélèvement de cotisations a permis à l´interprofession de disposer d´un budget de l´ordre de 660 000 euros. Un montant qui demeure fort modeste au regard des besoins croissants de la filière dans de nombreux domaines, mais qui permet néanmoins de mener des actions concernant l´ensemble de ses acteurs.
La faiblesse de ses moyens financiers contraint par conséquent l´interprofession à faire des choix drastiques : seuls les projets de portée nationale peuvent recevoir son soutien financier.
C´est ainsi que, chaque année, l´Anicap consacre environ 32 % de ses ressources au financement d´actions visant au développement de la filière, telle que la mise en place du code mutuel de bonnes pratiques d´élevage, en collaboration étroite avec l´Institut de l´élevage, le soutien des travaux menés par la Fnec en matière de suivi de la réglementation, l´appui à la recherche à travers le cofinancement des travaux de l´Institut technique des produits laitiers caprins (ITPLC), ou encore l´appui à la génétique, à travers le cofinancement des travaux de Caprigène.

L´Anicap finance également un abonnement à un panel de consommateurs auprès de Secodip afin de permettre aux différents acteurs de la filière d´obtenir des données sur le marché des fromages de chèvre. Ce panel est très utile car, si la filière dispose d´informations relatives à l´amont du marché (collecte, stocks, importations de matière première et fabrications faisant l´objet d´un suivi régulier par l´Onilait), elle n´en a pas concernant la consommation des ménages français, pourtant principal débouché pour les fromages de chèvre. Le panel Secodip permet d´obtenir des informations, sur une base mensuelle, trimestrielle et annuelle, sur l´évolution des achats de fromages de chèvre, en volume comme en valeur, de connaître les tendances du marché, et d´en savoir plus sur le profil des consommateurs, les différences de consommation selon les régions, les circuits de commercialisation les plus performants, etc. : en un mot, une multitude d´informations nécessaires à une bonne compréhension du marché.
L´Anicap est également à l´initiative de travaux plus ponctuels, entrepris en fonction des besoins exprimés au sein de la filière : à titre d´exemple, elle a commandé en 2004 des travaux de mise au point d´une méthode de référence pour le comptage visuel des cellules somatiques dans le lait de chèvre, dont les résultats ont été rendus cette année.
La promotion collective est l´une des missions principales d´une interprofession, c´est pourquoi l´Anicap dédie environ 31 % de ses ressources à la promotion des fromages de chèvre, en France, mais également au Royaume-Uni et en Allemagne, les deux marchés les plus importants dans l´UE après le marché intérieur. Les programmes de promotion menés sur ces trois marchés s´appuient sur des relations presse, des actions dans la grande distribution et des actions via Internet ; ils ont pour objectif de favoriser une augmentation des ventes, en d´autres termes de participer à la démocratisation (mais non à la banalisation) des fromages de chèvre, en leur donnant une image de produits plus quotidiens, qui offrent de multiples possibilités d´utilisation en cuisine.

Par ailleurs, l´Anicap coordonne chaque année la mise en place d´un pôle de vente-dégustation de fromages de chèvre au salon de l´Agriculture. Elle assure également l´édition et la diffusion de brochures pédagogiques et apporte son soutien financier au concours national des fromages fermiers.
Enfin, 21 % des ressources sont reversées aux interprofessions caprines régionales afin de leur permettre de mener des actions plus spécifiques à leur bassin de production.
Les frais de fonctionnement sont pour leur part limités au maximum, puisqu´ils représentent un budget d´environ 16 %.
Il est à noter que de nombreuses actions menées par l´Anicap bénéficient d´un co-financement des pouvoirs publics à travers l´Onilait. Ces financements publics ne seraient pas accessibles sans la contrepartie financière apportée par l´Anicap.
Un exemple de brochure réalisée et diffusée avec la participation financière de l´interprofession. ©D. R.

Défendre l´intérêt de tous les acteurs de la filière caprine
L´interprofession n´a pas abandonné au fil du temps sa vocation première : elle reste un lieu important d´échanges entre producteurs et transformateurs sur la problématique de la gestion de la collecte. C´est d´ailleurs ce qui a permis de stabiliser, en 2004, une collecte qui était orientée à la hausse depuis de nombreuses années, et de préserver, ce faisant, l´équilibre de la filière.
Si l´Anicap peut sembler éloignée des réalités auxquelles sont confrontés chaque jour les éleveurs de chèvre, rien n´est moins vrai : des problématiques telles que l´installation des jeunes ou la charge de travail en exploitation font l´objet de réflexions au sein de l´interprofession, débouchant sur des actions concrètes comme la conception d´un guide à l´installation.
La vocation de l´interprofession reste cependant de défendre les intérêts de l´ensemble des opérateurs de la filière, producteurs fermiers, producteurs livrant une laiterie ou transformateurs coopératifs ou privés, sans parti pris d´aucune sorte, ce qui suppose régulièrement arbitrages et compromis.
Un exemple de brochure réalisée et diffusée avec la participation financière de l´interprofession. ©D. R.

Mettre en valeur les particularités de la filière
Le célèbre adage selon lequel « pour vivre heureux, vivons cachés » n´est plus de mise aujourd´hui. Il convient désormais de le remplacer par : « l´union fait la force ». En effet, dans le paysage agroalimentaire français, notre filière est de taille modeste. Elle est, de plus, très disparate.
Sans structure organisée pour la représenter, elle ne pourrait qu´être plus fragile encore dans un environnement commercial et réglementaire naturellement peu enclin à tenir compte de ses spécificités.
C´est pour faire entendre la voix de la filière caprine, mettre en valeur ses particularités et défendre ses intérêts que l´Anicap existe. Et pour y parvenir, la contribution de tous les acteurs de la filière, sans exception, est nécessaire.


Contact pour plus d´informations : Marilyne Le Pape - Anicap Tél. : 01 49 70 71 07 - Email : anicap@anicap.org

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