Revue de presse
La recherche caprine sur Le monde
Le quotidien Le monde détaille deux recherches concernant les chèvres : l'une sur les molécules odorantes responsables de l'effet mâle, l'autre sur la mémoire à long terme des chèvres. Résumés.
L’effet affriolant des effluves du bouc (Le monde du 3 avril 2014 - accés réservé aux abonnés)
L’odeur du bouc nous fait suffoquer. Mais elle affriole les chèvres, qui reniflent dans ces effluves un fort parfum de séduction. Les bases moléculaires de cet envoûtement viennent d’être éclaircies par des chercheurs japonais. Chez les caprins, « l’effet mâle » était attribuée à des « phéromones-like » : des molécules qui servent de messagers chimiques entre individus, notamment pour contrôler l’attraction sexuelle. L’équipe japonaise a collecté les essences volatiles émanant de la tête du bouc. Un panel de molécules spécifiques des mâles entiers a ainsi été identifié. Puis les chercheurs ont analysé l’effet de ces molécules sur le cerveau des chèvres, à l’aide d’enregistrements électrophysiologiques. C’est le 4-éthyloctanal qui semble activer la production de l’hormone GnRH puis l’hormone lutéinique qui gouverne le fonctionnement cyclique de l’ovaire. Un des rêves des éleveurs serait de reproduire l’effet du mâle à l’aide de composés volatils.
La chèvre, une finaude qui cache son jeu (Le monde du 7 avril 2014 - accés réservé aux abonnés)
Loin d’être nigauds, les caprins sont plutôt finauds. C’est ce que révèle une étude publiée dans Frontiers in Zoologie, par une équipe de l’université Queen Mary à Londres. Douze chèvres ont appris une tâche complexe : ouvrir une boîte avec leur bouche, d’abord en tirant un levier, puis en le soulevant pour délivrer une récompense alimentaire. Neuf d’entre elles ont réussi au bout de treize essais maximum, soit en trois à six jours. Dix mois plus tard, en les remettants face à ces boîtes, elles ont réussi à les ouvrir en moins de deux minutes, preuve d’une bonne mémoire à long terme. Par contre, quand des chèvres pouvaient observer un congénère accomplir la tâche, elles n’ont pas appris plus vite, preuve d’un apprentissage principalement individuel. Cette intelligence caprine aiderait les chèvres à s’adapter facilement à des environnements rudes, où elles doivent explorer le milieu pour en extraire leur nourriture.