La chèvrerie tout bois de Sarah pour ses 32 chèvres
En plaçant chèvrerie, salle de traite et fromagerie sous une même charpente en bois, Sarah Brocard a privilégié un matériau solide, isolant et esthétique.
Sarah Brocard a fait le choix du bois pour sa chèvrerie de 275 m². L’ambiance dans le bâtiment et l’aspect extérieur ont séduit l’éleveuse de Sainte-Colombe-en-Auxois en Côte-d’Or. « Je suis d’autant plus sensible à cet aspect paysager du bâtiment bois que nous sommes à proximité d’un village classé » explique-t-elle. « Le bois devrait prendre une couleur bois d’automne dans quelques années ».
La charpente, le bardage et les aménagements intérieurs sont en bois, un matériau solide, isolant, naturel et régulant l’hygrométrie. Le bardage est posé à la suédoise sauf pour le long pan ouest qui a une pose bord à bord mais avec un jour d'un centimètre environ entre les planches. La faîtière ouverte facilite aussi l’aération. Au risque de rendre le bâtiment Roiné presque trop frais. « Les augets arrivent à geler en hiver, témoigne l’éleveuse. Il faudrait que le bâtiment soit plus bas mais je ne pourrais plus faire rentrer les tracteurs. Pour ne pas que les cabris nés en en mars ne se refroidissent, je leur ai installé une cabane avec un plafond abaissé. »
Des cornadis surélevés pour contenir Gaston
Même s’il n’y a pour l’instant que 32 animaux, le bâtiment peut accueillir 46 chèvres avec 1,5 m² par tête et 21 chevrettes avec 0,7 m² chacune. Des portes permettent d’accéder à l’aire paillée et aux animaux sans enjamber les auges. Une précaution utile alors que les cornadis ont été surélevés de trois barrières pour que Gaston, le bouc, ne saute pas par-dessus. Par contre, les cornadis en bois donnent parfois des échardes qui ont déjà provoqué des abcès caséeux sur le cou des chèvres.
En plus de l’espace, les chèvres ont de la lumière. Les translucides sur la pointe du pignon nord, sur les longs pans et en toiture apportent une bonne luminosité à l’intérieur. Les chèvres accèdent à la salle de traite de huit places à l’aide d’une rampe. L’atelier de transformation fromagère et le point de vente occupent environ 60 m². « C’est presque trop grand quand il faut nettoyer la fromagerie » sourit Sarah
Un bâtiment confortable pour les visites et le travail d’astreinte
La traite aux pots dure entre une demi-heure et trois quarts d’heure. À cela s’ajoute environ une heure en fromagerie le matin et une demi-heure le soir. Ce temps d’astreinte réduit laisse du temps à cette jeune maman de deux enfants pour s’occuper de la ferme-auberge "La grange" qu’elle cogère avec une quinzaine d’autres agriculteurs. Deux à trois fois par semaine, Sarah vient cuisiner et servir des produits fermiers et notamment ses fromages et ses cabris. Tournée vers le public, Sarah accueille régulièrement des visiteurs pendant la traite du soir. Pour l’instant, elle touche du bois, ils sont nombreux à apprécier ses fromages, vendus dans un bel écrin tout bois…
Combien ça coûte ?
La construction du bâtiment tout équipé est revenue à 97 400 euros, soit 2 120 euros la place ou 354 euros du mètre carré. Les 38 000 euros d’aides du PMBE ont ramené le coût du bâtiment à 59 400 euros soit 1 290 euros la place ou 216 euros du m². Sarah Broccard et son compagnon, éleveur de bovins, ont largement participé à la construction : terrassement, maçonnerie, plomberie, pose du bardage, carrelage dans la fromagerie…