La chèvre bien visible au Salon de l’agriculture
Moment de retrouvailles entre la France et son agriculture, le salon de Paris est l’occasion de porter un message positif sur l’élevage caprin et les fromages de chèvres.
La plus grande ferme de France a ouvert ses portes du 24 février au 4 mars à Paris. Démonstration du savoir-faire des éleveurs, défilé des races de France, dégustations des produits régionaux, tout est bon pour communiquer avec le grand public et créer du lien entre deux mondes d’habitude distants et qui pourtant ne pourraient vivre l’un sans l’autre. Les éleveurs et les professionnels des filières d’élevage misent beaucoup sur le Salon de l’agriculture pour montrer les atouts de la ferme France, du bien-être des animaux tout au long de leur vie jusqu’à la fabrication d’un produit de qualité, dans le respect de la matière première. La filière caprine n’a pas été en reste puisque, abritée dans le hall 1 sous l’immense pavillon de l’interprofession du lait (Cniel), elle a su attirer petits et grands autour des nombreuses activités proposées.
Derrière son plan de travail, Marie-Amélie de Champsauvin s’affaire à préparer une nouvelle recette de cuisine chaque demi-journée. « Le fromage de chèvre est un aliment à part entière et il existe tellement de goûts, de variétés, de formes et de textures différentes... Cela fait pleins d’accords possibles, s’enthousiasme la chef de cuisine. Certains fromages seront délicieux passés au four tandis que d’autres vont servir d’assaisonnement dans un plat de pâtes ou une salade ». Le fromage de chèvre mériterait, toujours selon elle, d’être plus connu dans les cuisines et pour cela, rien ne vaut de déguster le produit au naturel. Dans un petit espace, au calme, coupé de la foule, le fromager Grégory Giraudon fait déguster ses fromages. En un quart d’heure, lui ou deux autres professionnels expliquent les étapes de la dégustation, les goûts et textures à ressentir lorsque l’on porte à sa bouche du chèvre frais, du banon ou encore du chevrotin. Des explications simples qui font mouche et qui éclaireront peut-être à l’avenir les choix de fromages des participants. Les enfants étaient également au centre de l’intérêt des professionnels de la filière caprine, avec des maquillages caprins et de nombreux jeux interactifs, animés par les éleveurs témoins et non loin des enclos où les passants pouvaient admirer Alpines et Saanen.
Les fromages régionaux à l’honneur
« Petits et grands sont demandeurs d’informations sur la chèvre et sur notre installation », témoigne Séverine Van Hasselar, éleveuse de l’Indre qui répondait de bon cœur à toutes ces interrogations. « L’ambiance est bon enfant et il y a un vrai échange », apprécie l’éleveuse de 46 ans. On est ici loin de la radicalité des discours antiviande et antilait qui occupent parfois une place médiatique trop importante par rapport au ressenti des Français. En plus des Saanen et Alpines, les chèvres de Lorraine, des Pyrénées, Angora, Rove et du Massif central (sur le stand Auvergne-Rhône-Alpes) posaient plus ou moins docilement pour les photos, selfies et plus rarement les caresses.
Chaque région avait également à cœur, sur son pavillon, de faire découvrir aux visiteurs ses produits phare. Qui le picodon, qui le rocamadour, qui les fromages de Nouvelle-Aquitaine, qui les AOP de Centre-Val de Loire, dont les fromages étaient déclinés en recettes simples, afin « de montrer aux consommateurs que la place du fromage de chèvre n’est pas uniquement sur un plateau mais qu’il est aussi un atout pour enrichir un plat et surprendre ses convives », explique Coralie Chazot, directrice de l’interprofession caprine régionale. Le selles-sur-cher, le valençay, le sainte-maure-de-touraine, le crottin de Chavignol et le pouligny-saint-pierre ont fait cause commune pour promouvoir les qualités de la région, en rappelant aux éventuels futurs éleveurs la bonne structuration de la filière régionale et les opportunités de commercialisation, dues notamment au dynamisme des cinq AOP, cela combiné à de nombreuses exploitations caprines performantes et disponibles à la reprise.
Soignon rappelle son origine coopérative sur ses emballages
Présent pour la troisième année, le leader du fromage de chèvre, Soignon, s’affichait en grand sur un stand dédié. L’occasion de rencontrer ses consommateurs et conforter sa notoriété. « La marque est achetée par la moitié des foyers français contre 30 % il y a dix ans », s’enthousiasme Nathalie Julia, directrice marketing. La société sera de nouveau présente sur les petits écrans, après trois ans d’absence, avec une nouvelle campagne publicitaire télévisée du 16 avril au 6 mai. Cette campagne accompagnera le lancement d’une crème de chèvre en avril et le passage des palets panés de Valcrest sous la marque Soignon. La coopérative fait évoluer subtilement son logo en y ajoutant le repère historique « depuis 1895 », en précisant par un pictogramme que le lait est français et issu d’une coopérative et en modifiant son dessin pour y intégrer une éleveuse et une chèvrerie. Le salon reste le moment idéal pour faire passer des messages à ses plus de 600 000 visiteurs ainsi qu’aux relais médiatiques et politiques.
Une rencontre entre la chèvre et le grand public
Mieux que les jeux Olympiques !
Le concours général agricole a distingué 63 produits laitiers au lait de chèvre avec 18 médailles d’or, 26 d’argent et 17 de bronze attribuées. Voici les 18 médailles d’or caprines de 2018 :