Incompréhensions sur les chevreaux
Alors que la campagne 2021-2022 va débuter, les relations entre naisseurs, engraisseurs et abatteurs ne semblent pas apaisées.
Alors que la campagne 2021-2022 va débuter, les relations entre naisseurs, engraisseurs et abatteurs ne semblent pas apaisées.
Le marché du chevreau a été fortement déstabilisé par la crise sanitaire et peine à retrouver des prix qui permettent de rémunérer les acteurs de la filière. Dans un communiqué envoyé aux éleveurs caprins début août, la Fnec réaffirme ses positions et rappelle les différentes solutions mises en œuvre pour réduire la pression sur le marché du chevreau. « En France, le chevreau a un marché et une valeur, nous refusons de donner nos chevreaux ou de devoir payer quelqu’un pour venir les ramasser ! »
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Pour redonner de la valeur au chevreau, la stratégie mise en œuvre par le syndicat se décline en quatre points : « Diminuer le nombre de chevreaux entrant dans le circuit d’abattage, en ayant recours aux lactations longues par exemple ; Développer l’engraissement des chevreaux à la ferme pour réduire la dépendance aux ateliers d’engraissement, de moins en moins nombreux, et pour ramener de la valorisation dans l’élevage ; Développer les débouchés alternatifs en circuits courts, en travaillant sur toutes les possibilités d’abattage en dehors des 3 abattoirs spécialisés ; Diversifier le produit et développer la découpe pour mieux répondre aux attentes des consommateurs français, afin de développer le marché en France et réduire la dépendance aux marchés à l’export et de congelé ».
Agir collectivement pour sortir de la crise
« Il n’y a pas qu’une solution magique, mais un ensemble d’actions qui fera avancer la filière, souligne Jacky Salingardes, président de la Fnec. C’est sur la base de cette stratégie que nous agissons. »
De leur côté, les engraisseurs proposent aussi des pistes pour redonner de la valeur au chevreau et font face à l’augmentation du prix de la poudre de lait (+250 €/t depuis fin 2020). « Nous ne voulons pas faire payer le ramassage par les naisseurs ou les laiteries. Si le marché n’est pas en mesure de rémunérer tous les maillons, alors il faut trouver des solutions. Parmi celles-ci, il y a la mise en place d’une prime PAC au maillon engraisseur, ou encore l’implication des entreprises via une prime Bien-être versée aux naisseurs », plaide Anthony Garnier, président de la fédération des engraisseurs, la Fnenc.
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Après deux années difficiles, le prix du chevreau départ atelier d’engraissement devrait répondre à la hausse des charges : « aujourd’hui, nous nous sommes engagés auprès des engraisseurs pour une hausse du prix des chevreaux afin de compenser l’augmentation importante de la poudre de lait », précise Christophe Rousseau, directeur des achats chez Loeul et Piriot. Et même si les marchés semblent assainis, pas sûr que cela soit suffisant pour redonner de la valeur aux chevreaux.