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Caprins
En Région Poitou-Charentes, le Syndicat des Deux-Sèvres

Le premier département caprin de France a fêté les quarante ans de son syndicat en se tournant vers l´avenir... Un constat : le manque de visibilité à moyen terme. D´où une certaine inquiétude, voire même une certaine lassitude des éleveurs.


Premier département caprin de France avec plus de 1000 éleveurs livrant 100 millions de litres, soit près du tiers de la collecte nationale de lait de chèvre, les Deux-Sèvres constituent une plate forme d´écoute remarquable pour qui veut prendre le pouls de la filière laitière et du moral des éleveurs au travers de leurs préoccupations.
Le 21 mars dernier, jour de l´assemblée générale du Syndicat caprin, marquait le 40e anniversaire de la création du Syndicat. Pour fêter l´événement les cinq présidents qui se sont succédés depuis 1962 étaient présents, offrant ainsi l´image collective de la continuité professionnelle et syndicale, cela depuis les débuts balbutiants de l´organisation des éleveurs alors désireux de faire reconnaître leur profession. Comme l´a rappelé Lionel Drilleau en retraçant ce qu´étaient les réalités de l´époque, "l´activité caprine était alors marginale dans le Poitou-charente et c´est au cours de la décennie 1970-1980, les dix années glorieuses de la chèvre, que les élevages se sont spécialisés et que s´est véritablement construite la filière caprine départementale".

"Notre 40e anniversaire nous tourne aussi vers l´avenir du Syndicat caprin, ses missions et ses responsabilités" a déclaré François Bonnet, actuel président, en ouvrant le débat sur les perspectives de la filière.
L´avenir, ce sont notamment les installations caprines jugées en nombre insuffisant dans le département. En effet, un bilan de l´année 2001, établi à partir des Etudes Prévisionnelles, fait état de seulement 25 projets recensés dans le département, 8 portés par des femmes et 17 par des hommes.
Parmi ces 25 projets, on compte : 16 agrandissements de l´atelier caprin, 7 créations d´élevages et 2 maintiens de la taille du cheptel présent. Pour les agrandissements, le troupeau moyen de l´échantillon, qui était de 161 chèvres avant le projet, double pratiquement pour atteindre 306 têtes avec une moyenne de références laitières de 260 000 litres de lait. La réalité s´affiche donc crûment : avec 7 créations de nouveaux élevages dans un département qui compte plus de 1 000 troupeaux, l´avenir est loin d´être assuré.

Trop de travail et pas assez de revenu
Le débat autour des réalités vécues par les éleveurs a fait apparaître des inquiétudes et ce que l´on pourrait appeler une certaine lassitude. "On a compensé la baisse des prix du lait par des améliorations de la productivité technique et plus de travail avec des troupeaux plus grands, a souligné un participant. Tout ceci demande une maîtrise technique performante dans tous les secteurs, mais, pour l´éleveur, tout est devenu trop compliqué à vivre au quotidien. Beaucoup d´éleveurs saturent avec trop de travail, trop d´inquiétudes et pas assez de revenu".
Inquiétudes portant sur le prix actuel du lait pratiqué par les laiteries (3,10 F/l ou 0,47 e) qui reste inférieur à celui de 1986 (3,15 F/l ou 0,48 e), sur l´impact de la prise en compte des cellules somatiques se traduisant par une baisse de 2 centimes au litre sans que "les protocoles techniques proposés aux éleveurs sur le terrain donnent satisfaction" a précisé un éleveur. Inquiétudes également sur le manque de visibilité à moyen terme de l´évolution de la filière dont le pilotage est aux mains de quelques groupes laitiers, sans réelle concertation avec les producteurs.

Lassitude également exprimée par les éleveurs face à la pression permanente des nouvelles normes réglementaires de tout type, des contraintes auxquelles ils doivent faire face. L´aspiration à un "mieux vivre" est largement exprimée.
Au-delà de ces interrogations immédiates, le potentiel et la volonté des éleveurs deux-sévriens apparaissent cependant. "Chacun doit dépasser ses petites vérités personnelles pour réfléchir collectivement, c´est notamment le rôle du Syndicat caprin avec plus de solidarité entre producteurs, afin que nous restions responsables de nos choix et de nos orientations" a souligné François Bonnet.

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