Le conseil de saison
« En début de lactation, mobiliser les graisses et augmenter la distribution »
Les recommandations d'Yves Lefrileux de l’Institut de l’élevage et la station expérimentale caprine du Pradel pour alimenter son troupeaux.
« Après la mise bas, les chèvres mobilisent leurs réserves adipeuses pour combler le déficit énergétique du début de lactation. Le démarrage de lactation dépend fortement de ce qu’il s’est passé avant et de la quantité de réserves lipidiques qu’elles ont accumulées lors de la deuxième partie de la lactation précédente. Les chèvres ont aussi besoin de protéines. Pour couvrir rapidement les besoins azotés du troupeau, la teneur en protéines digestibles dans l’intestin (PDI) doit parfois atteindre les 120 grammes par kilo de matière sèche. Cela est possible grâce à l’utilisation de luzernes déshydratées ou de tourteaux tout en favorisant l’ingestion de fourrages grossiers. L’apport azoté peut aussi se piloter en regardant le taux d’urée dans le lait qui doit être compris entre 300 et 600 mg par litre. Après la mise bas, la panse va reprendre du volume et l’ingestion va augmenter pendant les deux premiers mois de lactation. Il faut alors accompagner l’appétit des chèvres en augmentant la distribution des aliments. Mais la chèvre doit continuer à consommer du fourrage. Toute diminution de la consommation de foin pendant le démarrage de lactation est le signe d’un niveau de complémentation non adapté.
Pour les troupeaux au pâturage, la mise à l’herbe se fera le plus tôt possible pour ne pas se laisser déborder par l’herbe car une herbe qui monte en épi perd en qualité. Si la mise à l’herbe est tardive, il faut écarter les parcelles destinées à la fauche ou à l’enrubannage. Si cela n’a pas été fait, il faut vérifier le niveau d’infestation des animaux par les strongles gastrointestinaux en réalisant une coproscopie. Il faut en effet démarrer la saison avec un niveau d’excrétion de parasites le plus bas possible. En dessous de 200 oeufs par gramme de fèces, il n’y a pas besoin de traitement à la mise à l’herbe. Par contre, au-delà, cela peut être le signe de problème de résistance ou de traitement non approprié effectués lors de la fin de saison précédente. Il faut alors consulter son vétérinaire pour choisir la posologie et le traitement adéquat ».