Elevage caprin en Aveyron : deuxième vague d´installations
Sous l´impulsion des laiteries, l´Aveyron connaît une importante vague d´installation de nouveaux troupeaux caprins.
Depuis 1991, la collecte aveyronnaise de lait de chèvre a progressé de 125 %, passant de 6 à 13,7 millions de litres en 1999. Cette progression s´est poursuivie au cours de la campagne 2000. Une augmentation régulière de production, favorisée par les laiteries demandeuses de lait de chèvre, et qui est due essentiellement à la montée en charge des installations datant de la période 1995-1997, ainsi qu´au développement des élevages existants. Le département de l´Aveyron comptait 189 élevages (de plus de 20 chèvres) en 1999, avec une moyenne de 140 chèvres par élevage, se répartissant en 142 élevages laitiers et 35 à 40 fromagers fermiers. Si aucune création de troupeau caprin n´a été enregistrée en 1999, par contre, depuis le début de l´année 2000, les principales entreprises collectant du lait de chèvre dans le département (Valmont, Lescure-Bougon, Verdier) ont fait savoir qu´elles avaient besoin d´accroître leurs approvisionnements, ce qui a suscité des candidatures à la création de nouveaux ateliers caprins en vue de la livraison du lait à l´industrie.
30 nouveaux élevages
"A ce jour une trentaine de nouveaux élevages ont démarré, explique Yvette Marcenac, éleveuse responsable du groupe d´orientation caprin de l´EDE. Des demandes de création de troupeau arrivent toutes les semaines et pour des unités de l´ordre de 200-250 chèvres. Ce sont principalement des éleveurs possédant des ovins ou bovins viande qui sont intéressés. Là où mange et est logée une brebis, on peut mettre une chèvre même si le travail n´est pas le même. Des éleveurs de vaches laitières avec petit quota sont également tentés par la chèvre. En fait, on trouve tous les cas de figure, même si il y a très peu de nouvelles installations.
Toutes les installations sont liées au sol. Sauf exception, il n´y a pas de projet hors-sol et ce n´est d´ailleurs pas le modèle de développement que l´on préconise. Les nouveaux ateliers sont presque exclusivement laitiers, des gros troupeaux en stabulation permanente, même si certains pratiquent la pâture. Les données obtenues sur les élevages suivis en références technico-économiques ont montré que la chèvre était une production intéressante, cette production est donc prise au sérieux y compris par les banques".
Les pôles géographiques du développement caprin correspondent aux zones actuelles de collecte, principalement dans le nord et l´ouest du département, avec une poussée à l´élargissement vers l´est, y compris dans la zone brebis laitière de Requista. Certaines entreprises, ayant d´abord privilégié l´agrandissement d´élevages existants, acceptent désormais des créations avec pour objectif premier de densifier leur zone de collecte.
Une enquête réalisée par une laiterie auprès de ses livreurs a montré que la plupart ne souhaitait pas augmenter leur troupeau. De ce fait, l´accroissement de collecte passera prioritairement par la création de nouveaux ateliers.
"L´important est de conforter la filière, poursuit Yvette, la création de nouveaux ateliers caprins est donc positive. Mais on peut avoir quelques craintes avec une production en dent de scie. On a connu, dans le passé, des périodes difficiles avec crise et chute des prix après certaines années de développement. Cela peut être une fragilité si le prix du lait venait à baisser".
Chevrettes d´élevage ©D.R. |
Chevrettes d´élevage : les nouveaux élevages visent 250 à 400 laitières à terme.