Du sainfoin pour lutter contre le parasitisme en élevage caprin
Des plantes riches en métabolites secondaires bioactifs, dont les tanins condensés, présentent des propriétés antiparasitaires intéressantes. C’est notamment le cas du sainfoin.
Des plantes riches en métabolites secondaires bioactifs, dont les tanins condensés, présentent des propriétés antiparasitaires intéressantes. C’est notamment le cas du sainfoin.
Qui dit pâturage dit parasitisme. Une problématique qui a fait l’objet d’une conférence lors du salon international Tech & Bio, le 21 septembre, dans la Drôme. L’occasion de faire le point sur l’intérêt du sainfoin en cure pour des chèvres laitières. Le sainfoin est une légumineuse rustique, adaptée à des conditions séchantes, et qui contient des tanins condensés, non absorbés, et donc de moindre toxicité. Cette plante fourragère combine valeur nutritionnelle et propriétés bénéfiques sur certaines fonctions physiologiques ou pour la santé des animaux. Proposée aux animaux, elle a pour but de prévenir le parasitisme et les conséquences associées.
Son utilisation au pâturage a d’ailleurs fait l’objet d’essais menés lors du projet Casdar Fastoche(1). Piloté par l’Institut de l’élevage, ce programme a pour but de tester et développer le pâturage des plantes riches en métabolites secondaires bioactifs, dont les tannins condensés, chez les petits ruminants. Il faut dire que les problèmes de résistances aux produits anthelminthiques dans les élevages caprins sont de plus en plus fréquents. Il apparaît donc nécessaire de trouver des alternatives agroécologiques.
La plateforme Patuchev, implantée à Lusignan (Vienne), ainsi que la ferme expérimentale caprine du Pradel (en Ardèche) ont mené des essais dans le cadre de ce projet. Les premiers résultats sont jugés « intéressants » sur la partie zootechnique et plutôt « optimistes » sur la partie parasitisme. Parmi les observations, il est noté que le sainfoin est très appétant, même à un stade avancé. « À même teneur en protéines en prairies, aucune différence en production laitière n’est observée. »
Parmi les autres données disponibles, et afin d’être efficace contre les strongles gastro-intestinaux, il est recommandé que le sainfoin soit consommé pur pendant une période minimale de deux semaines et aussi, qu’un seuil minimal de tanins dans la ration soit atteint.
Des leviers pour limiter le parasitisme
Si certains éleveurs choisissent le sainfoin pour prévenir le parasitisme, d’autres optent pour la chicorée ou encore le plantain. Ce qui est certain, c’est que sa maîtrise passe par trois incontournables. Il faut démarrer la saison de pâturage avec un niveau d’excrétion de parasites le plus bas possible, limiter l’infestation des pâturages (gestion par bloc, séquences de rupture) et limiter l’apparition des résistances (limiter le nombre de traitements chimiques de synthèse).