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Deux applications pour développer l’écopâturage

Avec Mon berger local et Vigie pâturage, les éleveurs proposant des services d’écopâturage peuvent trouver des clients et gérer leurs prestations.

Mon berger local est une application qui met en relation les propriétaires de terrain et les éleveurs. L’application web ou smartphone permet de trouver des clients dans un rayon de 50 kilomètres. L’association Naturama qui l’a développé est une association d’éducation à l’environnement du Rhône. Depuis une quinzaine d’années, elle fait pâturer des moutons dans les jardins publics, voiries et autres espaces verts de la région Auvergne-Rhône-Alpes. « Quand on m’a contacté pour une prestation à Marne-la-Vallée, à plus de 500 kilomètres d’ici, j’ai dit non », explique Christophe Darpheuil, directeur de Naturama. Constatant les limites de son activité, il a eu l’idée d’un outil facilitant la mise en relation entre éleveurs locaux et propriétaires de terrain. Si l’application a été surtout pensée pour l’élevage ovin, elle s’adapte facilement aux caprins, bovins, équidés ou camélidés.

L’application, gratuite au téléchargement, offre une carte simplifiée qui affiche les parcelles proposées par différents prestataires. Ainsi, si aucune pâture n’est proposée dans la zone où se trouve l’éleveur, il le verra directement sans avoir à souscrire à l’abonnement. À l’inverse, s’il souhaite visualiser le détail, l’éleveur sera redirigé vers une page web où il sera invité à adhérer.

Un abonnement à 60 euros avant une juste rémunération

Le même principe s’applique pour les entreprises où la rubrique « Trouver un berger » redirige sur Google Maps puis vers les fiches des bergers inscrits. Ainsi, différentes informations renseignées par l’éleveur apparaissent (nom, photos, coordonnées, cheptel total, disponible pour pâturer, ses services proposés…). Les éleveurs et entreprises souhaitant bénéficier du service souscrivent à un abonnement de 60 euros par an. Pour les entreprises, le prix de l’abonnement varie de 100 à 500 euros en fonction du nombre de parcelles. Les abonnements servent au bon fonctionnement de l’application et à la mise en place d’un standard téléphonique. Le prix payé par l’éleveur est rapidement amorti puisque « la rémunération moyenne d’un contrat est de 2 000 à 3 000 euros », indique Christophe Darpheuil. C’est l’éleveur qui fixe le prix de la prestation en fonction de ses contraintes (éloignements, nombre de parcs et d’animaux…).

Afin d’accompagner les éleveurs, un contrat type, adaptable en fonction de l’offre du prestataire, est mis à disposition de l’éleveur et de l’entreprise. Il pourra servir de base de contractualisation mais reste facultatif si les éleveurs souhaitent fonctionner autrement. Un guide des bonnes pratiques liste aussi de nombreux conseils et informations concernant la réglementation sanitaire, la sécurité ou l’équipement.

Des applis pour géolocaliser les sites et suivre les animaux

Développée par l’association Entretien nature & territoire, l’application Vigie pâturage permet, elle, d’échanger facilement des infos entre les prestataires d’écopâturage et les propriétaires des terrains. Après téléchargement et abonnement, le prestataire peut enregistrer ses dates de passage, ses observations, ses éventuelles interventions, indiquer les mouvements d’animaux et envoyer les photos. Le propriétaire des terrains est lui informé du passage du prestataire.

« Cette solution permet d’enregistrer toutes nos interventions dans les 70 sites où nous sommes, explique Paul Van Quickenborne de la société Patureco. Que ce soit moi ou mon collègue, nous indiquons le nombre d’animaux, les anomalies, les traitements vermifuges, les apports de fourrages ou de minéraux. Nous prenons aussi des photos des animaux ou du terrain pour voir l’évolution de la végétation. » Satisfait du système, Patureco, qui possède 500 animaux, a supprimé l’enregistrement sur carnet papier l’an dernier. Intervenant dans les collectivités des Hauts-de-France, l’entreprise a passé les codes à certains services techniques pour qu’ils préviennent directement, en cas de clôture défaillante par exemple.

La possibilité d’impliquer des riverains veilleurs ou parrains

L’application peut aussi inviter les habitants d’une commune écopâturée à devenir « veilleur » ou « parrain ». Les riverains des zones écopâturées peuvent ainsi noter des observations, signaler des anomalies ou envoyer des photos. Ces informations remontent, par mail ou notification, autant au propriétaire du terrain qu’au gestionnaire des animaux. Une façon d’impliquer et d’éduquer davantage le grand public. « Cet aspect collaboratif est encore en test et il demande une vraie pédagogie, explique Pierre-Alexandre Noury d’Entretien nature & territoire. Mais cela peut être un bel outil de sensibilisation et d’animation dans le cadre d’éducation des populations à l’environnement. »

Sur PC, tablette ou smartphone IOS ou Android, l’outil numérique est facturé de 120 à 1 500 euros selon le nombre de sites. Actuellement, une dizaine de clients utilisent l’application mais Entretien nature & territoire espère augmenter le nombre d’utilisateurs car « les prestataires ont besoin de se justifier auprès des clients et cela devient vite complexe quand il y a une diversité de sites pâturés ».

Plus d’infos sur monbergerlocal.fr et vigie-paturage.com

Annuaire et label d’écopâturage

Vincent Bourrel et PierreAlexandre Noury travaillent depuis 10 ans sur l’écopâturage. Leur site Animal & cité recense une centaine de prestataires d’écopâturage en France. La liste sur animal-et-cite.com classe les professionnels par département, par espèce animale utilisée et en fonction d’une grille d’évaluation du professionnalisme vis-à-vis des animaux. « Le label est renouvelé tous les deux ans et nous évaluons 18 thématiques comme la sécurité, le suivi sanitaire des animaux, la formation du personnel ou les actions pédagogiques, le tout pour développer un écopâturage responsable », explique Pierre-Alexandre Noury. Il peut s’agir d’une autoévaluation ou d’un audit plus poussée d’une journée contre un forfait annualisé de 80 euros (hors frais de déplacement).

De la place pour les éleveurs

« Les prestataires d’écopâturage sont aujourd’hui plutôt des entreprises du paysage, des bergers urbains, des personnes en reconversion ou des associations d’insertion, observe Pierre-Alexandre Noury. Les éleveurs sont encore peu présents car prestataire d’écopâturage est un métier différent de celui d’éleveurs avec des compétences propres. Les éleveurs ont pourtant de vrais savoir-faire sur l’entretien du territoire et l’écopâturage peut être une source de revenu. »

L’avis de Carole Plancq, 48 ans, Ecopâturons Savoie

« Mes chèvres pâturent le long des autoroutes »

« Je me suis reconverti il y a trois ans en démarrant une activité d’écopâturage en Savoie. Je travaillais auparavant dans une boutique de mode et j’ai dû passer un bac agricole et réaliser des stages avant de m’installer. J’ai investi dans un bâtiment et un terrain d’un hectare ainsi que dans une camionnette, une bétaillère et des filets treillis. J’ai été longtemps double-actif mais, depuis décembre, je ne vis plus que d’Ecopâturons. Avec une quarantaine de chèvres des Fossés et Pyrénéennes et une trentaine de moutons d’Ouessant, je propose mes services de débroussaillage écologique et silencieux. La ville de Chambéry, les autoroutes ou les conservatoires d’espace naturelle sont des clients fidèles. Je développe aussi les animations et la communication animale, dans les Ehpad notamment. En répondant à un questionnaire sur mon fonctionnement, j’ai obtenu le label cuivre d’Animal & cité. C’est une reconnaissance de mon professionnalisme mais je ne souhaite pas en faire davantage car j’ai déjà suffisamment de clients. Je vais également suivre certaines de leurs formations sur l’écopâturage. »

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