Aller au contenu principal

Sécurité des enfants à la ferme : une responsabilité collective

La sécurité des enfants à la ferme constitue un enjeu crucial, souvent sous-estimé, en France et en Europe. Un webinaire européen proposait des pistes de solutions.

La sécurité des enfants à la ferme reste un enjeu majeur en France et en Europe comme l’a révélé un récent webinaire organisé par le projet européen Safe Habitus. Regroupant chercheurs et praticiens, cet événement a mis en lumière des problématiques et des solutions pour améliorer la sécurité des plus jeunes dans un environnement agricole.

Le paradoxe des fermes familiales

« La prise de risque est perçue comme une norme dans le secteur agricole », observe Sandy Shortle, sociologue à l’université de Newcastle. Cette écossaise s’étonne d’ailleurs que les lois sur la sécurité au travail soient beaucoup plus laxistes pour les fermes familiales. « Cela envoie un message implicite : le danger fait partie intégrante de l’agriculture », déplore-t-elle en soulignant que les adolescents peuvent légalement conduire des machines agricoles avant d’atteindre l’âge requis pour conduire une voiture.

Cette situation contraste avec d’autres secteurs d’activité, où les normes de sécurité au travail sont beaucoup plus rigoureuses. « Cette disparité contribue à renforcer l’idée que les comportements risqués sont acceptables, voire nécessaires, pour réussir dans l’agriculture ».

Sensibiliser dès le plus jeune âge

<em class="placeholder">Homepage du site irlandais AgriKids</em>

Après que trente-deux personnes dont cinq enfants soient mortes dans des fermes en 2014, l’Irlande a pris la sécurité des enfants au sérieux. Alma Jordan, fondatrice d’AgriKids, a développé des programmes éducatifs pour sensibiliser les enfants et les familles aux dangers agricoles. Ses ateliers interactifs, souvent organisés dans les écoles, visent à inculquer des comportements sécuritaires dès le plus jeune âge. « Il est crucial de dénormaliser les comportements dangereux et de promouvoir des alternatives sûres ».

Pour Florence Becot de l’université de Penn State aux États-Unis, cette question de la sécurité des enfants à la ferme est étroitement corrélée à la possibilité de faire garder ses enfants facilement, de façon flexible et à coût abordable. « Aux États-Unis où un enfant meurt sur une ferme tous les trois jours, les parents exploitants agricoles connaissent le paradoxe de la sécurité : ils sont conscients des dangers, mais font face à un manque de solutions viables ».

Éviter les tragédies

En conclusion, les participants ont appelé la Commission européenne à instaurer une Semaine européenne de la sécurité agricole. Cette initiative fournirait une plateforme annuelle pour sensibiliser, partager les bonnes pratiques et renforcer les politiques de sécurité.

La sécurité des enfants à la ferme est une responsabilité collective qui nécessite une action coordonnée entre familles, décideurs politiques et acteurs du secteur agricole. Comme l’a résumé Alma Jordan : « Chaque accident évitable représente une tragédie que nous avons le pouvoir de prévenir. »

Le webinaire Safe Habitus peut être revu (en anglais) sur safehabitus.eu/event/safehabitus-webinar-keeping-children-safe-on-farms/

Côté Web

Santé et sécurité des enfants à la ferme

<em class="placeholder">Santé et sécurité des enfants à la ferme</em>

La MSA Auvergne avait édité un livret de 16 pages pour que les enfants s’épanouissent à la ferme en sécurité.

À télécharger sur picardie.msa.fr

Le saviez-vous ?

Un quart des accidents avec un engin agricole concerne les moins de 25 ans, selon la MSA.

Les plus lus

<em class="placeholder">L&#039;éleveur est avec ses chevreaux.</em>
« J’ai dû engraisser tous mes chevreaux pour faire face à un manque de place en centres d’engraissement »
Face au manque de places en centres d’engraissement, Denis Pagnod, éleveur de chèvres en Haute-Savoie, a dû s’adapter et…
<em class="placeholder">Bâtiment des chèvres au Pradel (Ardèche) avec une chèvre qui s&#039;abreuve</em>
Les chèvres boivent au Pradel
La ferme expérimentale caprine du Pradel consomme en moyenne 4 000 litres d’eau par jour. L’abreuvement représente le…
<em class="placeholder">L&#039;éleveuse frictionne le nouveau-né.</em>
« Les chevreaux sous les mères ont induit la lactation »
Lucie Lechevalier, éleveuse d’une soixantaine de chèvres alpines en Isère, a réussi à induire la lactation de cinq chèvres…
<em class="placeholder">Chèvres à la station expérimentale Patuchev de Lusignan</em>
Faut-il tolérer du refus dans l’alimentation des chèvres laitières ?
Accepter plus de refus permet d’augmenter l’ingestion et la production laitière mais l’intérêt dépend du contexte et des…
<em class="placeholder">Amélie Villette a son bureau</em>
Dans les yeux d’Amélie : « Je dois maintenant chiffrer et dessiner mon projet d’installation comme chevrière-fromagère »
Après avoir validé le choix de l’exploitation, il faut préciser le projet et les investissements nécessaires. Nous continuons d’…
<em class="placeholder">Toastage du soja dans le Cher</em>
« En Centre-Val de Loire, je cultive du soja pour mes chèvres »
Depuis quatre ans, Mathilde Kippert cultive du soja puis le fait toaster par sa Cuma. Elle améliore ainsi son autonomie…
Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 96€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Réussir Chèvre
Consultez les revues Réussir Chèvre au format numérique, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce à la newsletter Réussir Chèvre