De l’herbe de qualité tout l’été
Le changement climatique exerce une pression sur les systèmes agricoles, avec des sécheresses estivales de plus en plus fréquentes et intenses. Pour les éleveurs caprins, cette réalité impose une adaptation rapide du système herbager.
La gestion des prairies est primordiale pour ne pas subir les sécheresses estivales et garantir une bonne repousse de l’herbe à l’automne. Le choix judicieux des espèces et des variétés de plantes, les techniques de semis et la gestion du chargement pastoral se révèlent essentiels pour assurer une production fourragère toute l’année. « La luzerne est le premier levier auquel il faut penser, assure Jérémie Jost de l’Institut de l’élevage. Elle résiste bien à la chaleur et à la sécheresse tout en enrichissant le sol en azote. »
Cette culture n’est possible que sur les parcelles non hydromorphes et dont le pH est compris entre 6,5 et 7,5. D’autres plantes fourragères telles que le sorgho ou le colza peuvent également être envisagées pour leur résilience.
Combiner pour persister
En outre, les prairies multiespèces offrent une diversité végétale adaptée aux fluctuations de température et de disponibilité en eau. L’association graminée-légumineuse est particulièrement intéressante. L’Inrae mène des expérimentations portant sur les cultures tropicales ainsi que sur diverses combinaisons de luzerne. « L’irrigation permet de gagner du temps, mais n’est pas une solution miracle s’il fait vraiment chaud », estime Jérémie Jost. Une bonne conduite des prairies est indissociable d’une gestion fine du stock fourrager. Les méthodes comme l’enrubannage, l’ensilage d’herbe ou le foin ventilé permettent ainsi de profiter des coupes de plus en plus précoces au printemps.